www.claudereichman.com


Accueil | Articles | Livres | Agenda | Le fait du jour | Programme

A la une

24/12/11 Claude Reichman

          Les Français vont enfin pouvoir se servir
                                de leur trésor !

Quand les Français vont-ils finir par réagir ? La situation dramatique du pays les plonge dans un état d’abattement qui ne laisse pas de surprendre les observateurs. Car enfin, ce qui arrive au peuple, c’est qu’il vit à côté d’un trésor qui lui appartient et auquel il s’interdit de toucher.

Ce trésor, ce sont les 650 milliards d’euros de la protection sociale. Chaque année, cette somme est prélevée sur la production du pays et redistribuée sous forme de remboursements de soins, de pensions de retraite, de prestations familiales, d’indemnités de chômage et d’allocations diverses.

Peut-on priver les bénéficiaires de ces versements ? Il ne s’agit évidemment pas de cela. Mais on peut revenir à la nature même de ces prestations et les restructurer. La maladie, la retraite et le chômage sont des risques (dont certains, comme la retraite, ont une échéance certaine) contre lesquels on doit s’assurer. Les prestations familiales, les aides au logement, le RSA etc. sont des allocations dites de solidarité. Rappelons que le système français de sécurité sociale reconnaît clairement cette distinction dans l’intitulé même des régimes sociaux : il existe l’Assurance maladie, l’Assurance vieillesse, l’Assurance chômage. Les autres régimes n’ont rien à voir avec les techniques de l’assurance et ne font d’ailleurs pas partie de la sécurité sociale (le chômage non plus, soit dit en passant, même s’il est bien un régime d’assurance).

L’erreur fondamentale a consisté à accorder un monopole aux régimes sociaux d’assurance. Autant le monopole se justifie quand c’est la puissance publique qui distribue des subventions, autant il constitue un non sens quand il s’agit de s’assurer. Or c’est précisément cette confusion qui explique l’impossibilité de toute réforme de la protection sociale en France. Elle apparaît comme un bloc auquel on ne peut rien toucher sans déstabiliser l’ensemble.

La première décision à prendre consiste donc à revenir à l’assurance pour les régimes qui en relèvent et à les ouvrir à la concurrence, comme le stipulent les directives européennes de 1992, qui ont toutes été transposées dans le droit français et sont donc devenues des lois nationales. Le principe de ces textes est que l’Etat définit un cahier des charges et que celui-ci est mis en œuvre par des intervenants divers (sociétés d’assurance, mutuelles, institutions de prévoyance du code de la sécurité sociale) dans un cadre concurrentiel.

L’ouverture à la concurrence des régimes d’assurance de la sécurité sociale permettra d’économiser au moins 30 % de leur coût. Les salariés et les professionnels indépendants verront leurs ressources augmenter de ce montant et retrouveront à la fois la possibilité de consommer et celle d’investir. L’économie du pays sera ainsi fortement relancée. Une partie - appelée à diminuer au fil des ans - de ce pouvoir d’achat retrouvé devra toutefois être repris par la voie fiscale pour assurer la transition entre les deux systèmes, notamment pour ce qui concerne le passage de la retraite par répartition à un régime de capitalisation.

Une fois cette séparation des régimes effectuée, le système de solidarité pourra être considéré pour ce qu’il est, sa pertinence et son efficacité jugées, et sa réforme débattue.

Voilà plus de vingt ans que nous nous battons pour que ces changements essentiels aient lieu en France. En 2001, nous avions gagné toutes les batailles juridiques et législatives. Il n’y avait plus qu’à appliquer ces dispositions, pour le plus grand bien du pays. Pour son malheur, la France a réélu Jacques Chirac président de la République en 2002. Ce faux homme de droite - en réalité un socialiste à peine dissimulé - s’est institué « garant de la Sécurité sociale » et a mis tous les moyens de l’Etat au service du maintien illégal du monopole. Nicolas Sarkozy s’était engagé à appliquer les dispositions européennes et nationales. Tout aussi socialiste que son prédécesseur, il n’en a évidemment rien fait et, sous son règne, l’illégalité s’est poursuivie.

La mortelle chevauchée de la fausse droite française a conduit le pays à l’abîme. On a perdu, depuis 1992, deux décennies, qui auraient pu mettre la France, sinon à l’abri de la crise, du moins en bien meilleure position pour l’affronter.

Saluons comme il se doit la honteuse indifférence de la presse française qui, à quelques rares exceptions près, a refusé d’informer les citoyens de leurs droits et a donc ainsi participé au complot mortifère des politiciens contre l’intérêt national.

Que va-t-il se passer maintenant ? D’une part nous avons enfin réussi à vaincre les obstacles franco-français et à saisir la justice européenne. Elle ne pourra que confirmer sa propre jurisprudence et le bien-fondé de notre action. D’autre part, ceux qui –fausse droite et vraie gauche – ont tout fait, au mépris des lois, pour maintenir le monopole, vont payer le prix de leurs turpitudes et seront sanctionnés à l’élection présidentielle. Une nouvelle donne politique s’annonce en France. Elle s’accompagnera d’une nouvelle donne sociale, qui rendra au pays le droit de se servir de son trésor. Il est plus que temps! 

Claude Reichman
Porte-parole de la Révolution bleue.


Accueil | Articles | Livres | Agenda | Le fait du jour | Programme