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17/6/09 Ivan Rioufol
         L'escroquerie de nos "retraites Madoff" !

Laurence Parisot, ce mercredi matin sur Europe 1 : "Le risque existe, pour les 30-50 ans, de voir leurs retraites non financées". La présidente du Medef suggère d'allonger le départ à la retraite à 63,5 ans, à partir de 2012.

C'est le gouvernement, par la voix de Brice Hortefeux, qui a relancé ce sujet, ce week-end, alors que le déficit de la Sécurité sociale dépassera les 20 milliards d'euros pour 2009, soit le double de l'année dernière. Le ministre du Travail a pris l'exemple de l'Allemagne, qui va reporter l'âge du départ à 67 ans, d'ici à trente ans. Depuis, le premier ministre, François Fillon, a confirmé, lundi, que cette question n'était plus "taboue", en appelant à une grande discussion. Personne, pour autant, n'ose remettre en question la retraite par répartition, pilier du modèle social français. Mais c'est ce système qui est à bout de souffle.

La retraite par répartition consiste à faire payer les revenus des uns par les cotisations des autres. C'est sur ce même modèle pyramidal que Bernard Madoff avait monté, aux Etats-Unis, son système de spéculation : les dividendes de ses clients étaient payés par les apports des derniers venus. Que ceux-ci viennent à manquer et tout s'effondre. C'est ce qui s'est produit pour Madoff.

C'est ce qui arrive pour les retraites par répartition : si, en 1960, il y avait 4 cotisants pour un retraité, il y a aujourd'hui 1,4 cotisant pour un retraité. Mais ce qui s'appelle une escroquerie dans un cas est qualifié de "solidarité nationale" dans l'autre. En réalité, nos "retraites Madoff" sont bel et bien bâties sur du sable.

Ce n'est donc pas seulement l'âge de la retraite qui doit être mis sur la table et discuté. C'est le périmètre de la solidarité nationale qui devrait faire, aussi, l'objet d'un grand débat public, sans interdits. Doit-on garder le seul système par répartition ? Peut-on faire une place au système par capitalisation ? Pour qui doit-on payer et dans quelles limites ? Il est temps d'aborder enfin les vraies questions.

Ivan Rioufol

 

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