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30/4/18 Claude Reichman
     
                         Protocole commotion !

Le rugby est un sport de contact où les chocs sont parfois très violents. Les instances dirigeantes de ce sport ont institué, pour les joueurs touchés à la tête, un test appelé « protocole commotion ». Il consiste à vérifier si le blessé a toute sa conscience, afin de savoir s’il peut ou non continuer le match.

C’est un test du même genre qu’il faut d’urgence instituer pour l’ensemble de la population française. Celle-ci est en effet atteinte d’une grave commotion que des années de mauvaise gouvernance ont provoquée et qui annihile ses réactions naturelles, faisant d'elle un corps sans âme, balloté par les circonstances.

Pour l’essentiel, on a tellement assisté et réprimé les Français qu’ils sont devenus incapables de prendre la moindre résolution courageuse. De ce fait aucun dirigeant politique désireux de redresser le pays ne peut émerger, la majorité se ralliant toujours à ceux qui lui mentent le mieux et ne proposent que des solutions aussi douces qu’illusoires.

L’élection de M. Macron en est le parfait exemple. Ce jeune homme doué a mené une campagne présidentielle faite d’idées générales et de postures et, une fois élu, a continué dans le même style, c’est-à-dire en promouvant des réformes qui ne touchent à aucun élément essentiel du mal français, et ce avec la complicité plus que bienveillante des médias, dont aucun des propriétaires ne voit d’avantage à permettre au peuple de mieux vivre.

Car c’est le peuple qui est la grande victime de cette mauvaise gouvernance. Plus de 20 millions de personnes sont aujourd’hui pauvres ou, au mieux, en grande difficulté. Cela représente la moitié du corps électoral. Un pays où la moitié des électeurs est en dissidence volontaire ou forcée est en grand danger. M. Macron est un président mal élu et minoritaire. Il ne pourra faire aucune réforme difficile, à supposer qu’il en ait l’intention. Sous son gouvernement, la France sera en permanence en danger de crise économique, financière et sociale. Et donc politique.

Il faut donc écouter les Français et soigner leur commotion. La première mesure à prendre, est de leur rendre leur autonomie. La mise en œuvre de la concurrence en matière de sécurité sociale la leur rendra en grande partie, puisqu’ils paieront moins cher leurs assurances sociales, amélioreront leur niveau de vie, pourront enfin investir pour préparer l’avenir, et reprendront goût à la chose publique, alors qu’aujourd’hui elle ne suscite que leur dégoût.

Tout aussi importante est la réforme du système médiatique, où aucun industriel vivant de commandes publiques ne devrait pouvoir détenir un organe de presse.

La suppression de l’ENA et de l’Ecole de la magistrature devra compléter ce train de réformes, avec l’interdiction pour tout fonctionnaire élu de revenir dans l’administration, et l’élection des juges afin de retisser leur lien avec le peuple, au nom duquel ils rendent leurs jugements.

Bien entendu, de nombreuses autres réformes seront à faire, mais il faut commencer par l’essentiel afin de rendre le reste possible. C’est ainsi qu’un peuple sonné par la commotion qu’il subit à répétition pourra reprendre goût à la vie et remettra la main sur son destin.

Le « protocole commotion » des sportifs est avant tout un processus d’écoute. Il appartient aux médias de jouer le rôle du médecin. Ils doivent en finir avec le monopole d’une vingtaine d’éditorialistes usés jusqu’à la corde, et revitaliser leurs équipes en y injectant des talents nouveaux. Le peuple jouera à cet égard le rôle moteur en interpellant les rédactions et en exigeant qu’on cesse de le bassiner d’assertions fausses marquées d’une partialité effrontée.

« En ces temps de tromperies universelles, dire la vérité est un acte révolutionnaire », écrivait George Orwell. Et c’est aussi la seule façon de réveiller les cerveaux commotionnés.

Claude Reichman

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