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1/1/22 Claude Reichman
     
                               Pour qui voter ?

« Bienveillance et tolérance » a recommandé M. Macron aux Français dans son discours de vœux. Autant de qualités dont il n’a pas fait preuve au cours de son quinquennat. Le président de la République a passé quatre années de son mandat à tenter de mater deux guerres civiles. Celle des gilets jaunes et celle du vaccin. Deux guerres qu’il a lui-même provoquées et qu’il a été incapable d’apaiser.

La guerre des gilets jaunes est celle des 22 millions de Français qui ne s’en sortent pas et qu’une taxe de plus sur l’essence a mis hors d’eux. Macron n’a eu pour réponse que la répression, suivie d’une tournée de bavardage devant des auditoires Potemkine. La guerre du vaccin a été voulue par Macron, tenu en laisse par les médecins des bureaux, pour faire pièce au traitement du Pr Raoult. Il s’agissait de ne pas laisser la santé échapper au ministère du même nom. Conflit de hiérarchie donc, en bons parents des chimpanzés que nous sommes. Et voilà donc qu’à nouveau le peuple défile, refusant qu’on le vaccine de force.

Dans les deux cas, Macron a été lamentable. Tout homme d’Etat digne de ce nom aurait su éviter ces conflits, et au moins les calmer. Le traitement du Pr Raoult a guéri de nombreux patients répertoriés et ne fait de mal à personne. Il fallait donc l’autoriser. Le vaccin permet d’éviter les formes graves du Covid, mais n’arrête pas la contagion. Il fallait donc le recommander aux personnes à risque et laisser chacun se déterminer librement. Quant aux Français pour qui la fin du mois commence le premier, il fallait libérer la protection sociale du monopole de la Sécu, ce qui aurait permis une hausse des revenus de plus de 30 % sans création artificielle de monnaie, tout simplement par le libre jeu de la concurrence.

Rien de tel qu’une épreuve pour juger un homme politique. Alors quand on en a deux et que dans les deux cas le résultat est le même, il n’y a plus d’hésitation sur le verdict : Macron n’est vraiment pas à la hauteur, il doit quitter l’Elysée au terme d’un des quinquennats les plus calamiteux de l’histoire, si l’on fait exception des guerres.

Pour le remplacer, trois candidats ont une chance d’arriver au deuxième tour : Pécresse, Le Pen et Zemmour. Les sondages, en ce début d’année ne les départagent pas, puisqu’ils les donnent dans ce qu’on appelle la marge d’erreur, c’est-à-dire celle qui les sépare de deux points (et même un peu plus vu le peu de fiabilité de la sélection des sondés). Nous entrons donc dans les semaines décisives.

Les Français vont devoir juger de la qualité des programmes et de la personnalité des concurrents. Très franchement, aucun des trois n’a les qualités d’un homme d’Etat. Il y a toujours la possibilité que celles-ci se révèlent en cours de route, mais on ne peut se fier à cette improbable hypothèse. Reste le passé. Marine Le Pen n’a jamais fait preuve d’une intelligence politique exceptionnelle et elle semble obsédée par sa « normalisation », qui devrait, pense-t-elle, lui ouvrir les portes de l’Elysée. L’histoire montre que ce n’est pas le plus normal qui gagne le plus souvent cette course, mais le plus convaincu de ses idées et le plus déterminé à les faire triompher. Valérie Pécresse a beau essayer de se déguiser en Margaret Thatcher, elle ne parvient pas à faire oublier qu’elle n’est qu’une banale énarque, sans grande personnalité et qu’aucune action n’a jamais distinguée des autres « nutriti ». Ce qui fait penser qu’elle ne se distinguera pas davantage une fois au pouvoir. Quant à Eric Zemmour, il est en pleine mue, passant à grande vitesse du statut d’essayiste à celui d’homme politique. Mais il lui reste beaucoup de chemin à parcourir sur le plan programmatique avant de pouvoir être porteur des solutions qu’attend le pays.

La campagne présidentielle aborde donc sa phase finale et chacun va pouvoir se déterminer, qu’il soit candidat ou électeur. Et puisqu’une des candidates se réclame de Mme Thatcher, reportons-nous à une de ses phrases qui résume le mieux son action : « Je n’ai jamais oublié que l’objectif inavoué du socialisme –municipal ou national – était d’accroître la dépendance. » Nous somme bien là au cœur du défi que l’histoire des peuples lance à la nature humaine. La réponse qu’y apporte la Déclaration des droits de 1789 est à cet égard fondamentale, qui fait de « la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression, les droits naturels et imprescriptibles de l’Homme ».

Je voterai pour celui ou celle qui s’y réfèrera le mieux.

Claude Reichman




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