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8/5/17 Claude Reichman
     
                         Macron sur un volcan !

Deux coups d’Etat ont installé M. Macron à l’Elysée. Un coup d’Etat judiciaire a privé la droite de son candidat. Un coup d’Etat médiatique a présenté M. Macron comme le candidat pour lequel il fallait impérativement voter.

Les démocrates vont devoir tirer la leçon de ces deux graves épisodes et faire en sorte que les juridictions d’exception soient supprimées et les médias placés hors du contrôle de l’Etat et des grands groupes privés qui sont en affaires avec celui-ci.

La victoire de M. Macron est d’autant plus choquante qu’elle est celle de la corporation la plus détestée des Français, celle des technocrates. M. Macron est inspecteur des finances, comme tous ceux qui, à la tête de l’Etat depuis plus de quarante ans, ont ruiné la France et les classes moyenne et populaire. La campagne présidentielle n’a bruit que des réclamations du peuple contre la direction du pays par les hauts fonctionnaires. Résultat : un haut fonctionnaire en remplace un autre à l’Elysée. Ce simple fait suffit à prouver que cette élection a été honteusement manipulée.

Pour autant, les Français ne peuvent s’en prendre qu’à eux-mêmes de s’être laissé voler leur représentation politique par des gens qui en ont fait leur métier et qui s’accrochent au rocher comme des arapèdes, rendant toute réforme impossible.

M. Macron n’a aucune solution pour la France. Son discours n’est fait que de généralités dignes des comices agricoles, ses propositions se bornent à déplacer un point de CSG par ci et un demi-prélèvement par là. Bref, la méthode de gouvernement qui sévit en France depuis quatre décennies.

Et pendant ce temps, inexorablement, le peuple s’enfonce dans les difficultés, qui ne font que précéder le déclassement et la misère. Les résultats électoraux traduisent fidèlement ce drame. Au soir du premier tour de l’élection présidentielle, les candidats « antisystème » recueillaient au total la moitié des voix. Au premier tour de 2002, ils n’en obtenaient que le tiers. 17 points de plus en 15 ans ! Si l’on y ajoute les abstentions et les votes blancs, c’est 61% des électeurs inscrits qui ne se reconnaissent plus dans la République française.

On ne peut pas gouverner un pays où près des deux tiers des citoyens sont en dissidence. Ou plus exactement, on ne peut le gouverner que par le mensonge permanent, la manipulation médiatique et la répression de tous les comportements contestataires. C’est ce que fait le pouvoir énarchique, et qu’il va continuer de faire avec M. Macron.

Bien entendu, M. Macron jure ses grands dieux qu’il va faire vivre les Français au paradis de la liberté, de la démocratie et des droits de l’homme. A la première occasion, on constatera que rien n’a changé. Tout simplement parce que le nouveau président de la République n’a pas une seconde envisagé de modifier le système social de notre pays, qui prélève chaque année 750 milliards d’euros sur l’économie pour les redistribuer et annihile toute tentative de redressement. C’est ce système social qui est la cause du mal français. Car, comme l’écrivait l’essayiste George Santayana, « la différence entre un Etat-providence et un régime totalitaire est une simple question de temps ».

Marcuse - qui n’est pas notre maître à penser - se demandait non sans pertinence quel est le degré de répression qu’une société peut supporter. Une réponse lui fut apportée par mai 68, qui vit la jeunesse fracasser les vieux codes pour le meilleur et pour le pire. La répression française aujourd’hui n’est pas du domaine des mœurs, bien au contraire. Mais elle atteint de sommets dans le domaine social, où le simple mot de liberté apparaît comme une insulte à la morale publique et est officiellement sanctionné par des peines de prison !

De quelque côté que l’on se tourne, la France est devenue un bagne pour les hommes libres et les entreprenants. C’est pour cela qu’ils la fuient par dizaines de milliers chaque année. M. Macron ne se voit pas comme le gardien de la chiourme, mais il ne pourra que l’être. Avant d’être chassé par l’émeute. Le compte à rebours commence aujourd’hui.

Claude Reichman


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