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4/3/23 Claude Reichman
     
  Les jeunes doivent donner le signal de la réforme !

La retraite est l’antichambre de la mort. On s’étonne que tant de Français en rêvent. Cela signifie simplement que leur vie ne leur plaît pas. De là à rêver de la mort …

La crise actuelle est en fait le révélateur d’une crise beaucoup plus profonde, celle de l’Etat. Celui-ci pèse les deux tiers de la production, ce qui est pire qu’excessif : déraisonnable. Et pire, l’Etat est incapable de se réformer. Dans un monde qui change vite, c’est pire qu’un défaut, c’est une tare. Et même une tare mortelle.

Les Français ont bien conscience de la nécessité des réformes. C’est la raison pour laquelle ils ont élu Macron, après avoir été privés de Fillon par un coup d’Etat judiciaire. Fillon représentait une apparence de sagesse vaguement libérale. Il n’a pas eu l’occasion de le démontrer. Macron, c’était la jeunesse et la modernité. Elles étaient censées nous débarrasser des vieilleries d’une République usée jusqu’à la corde. Il n’en a rien été. Macron ne sait en réalité que remplacer les cordons des rideaux d’apparat.

Ce n’était évidemment pas un Macron qu’il fallait. Mais personne ne sonnait à la grille du parc. Alors ce fut lui. Et c’est toujours lui. Et rien ne bouge. Sauf la rue, qui retrouve les cortèges d’antan, leurs slogans, leurs étals de merguez, leurs militants professionnels au ventre rebondi, bref la vie comme avant. Avant quoi ? Avant rien. « On va tous pareil, moyen moyen », chante Souchon.

La France, au destin sans pareil, pays grandiose et spirituel, n’est plus qu’une petite famille bourgeoise attendant la soupe du soir, tandis que les laissés pour compte grognent de plus en plus fort au risque de perturber la sieste. Triste tableau.

Les primatologues nous l’ont pourtant dit. Nous sommes des peuples hiérarchiques. Quand le chef n’est pas bon, tout va mal. Quelle erreur alors de ne pas attacher tous ses soins au choix du primus inter pares ! La malédiction du mauvais chef nous frappe depuis près d’un demi-siècle. Les plus blasés disent que c’est une statistique normale. Cela ne nous console pas. Car pendant la statistique, notre vie a passé.

Comme Macron ne peut se représenter, un début de compétition a lieu. Pour le moment, personne ne se détache vraiment. C’est un mauvais signe. Car le chef, cela se sent. Il y a alors comme un frétillement joyeux dans le peuple. Mais voilà, aujourd’hui cela ne frétille pas. Pire même, il y a comme un air de ridicule autour des prétendants.

Inutile de se désoler. C’est ainsi, et c’est la vie. Mais il y a une conséquence à en tirer. Comme on ne peut pas se résigner à la décadence de son pays, il faut prendre d’autres chemins. Ma certitude est que la réforme ne peut passer que par celle de la protection sociale. Nous y consacrons 872 milliards chaque année. Vite, les sels, des Français viennent de s’évanouir. Ils ne savaient pas.

872 milliards ! Vous savez ce que cela représente ? Cela représente la première armée du monde, celle des Etats-Unis d’Amérique. Elle domine la planète, obligée qu’elle est de sauvegarder la liberté, qui est consubstantielle au régime de son pays et de l’Occident. Certains, assez nombreux, accusent ce pays de vouloir coloniser le monde et de se constituer un empire. Ils se trompent. Les Américains n’ont aucun besoin d’un empire, leur pays est assez grand pour leur suffire. Ils sont même plutôt « isolationnistes » et ils doivent se forcer pour s’engager ailleurs que chez eux. Ce qui ne les garde pas de fréquentes maladresses, voire de conduites parfois stupides. Mais ils sont les garants de nos libertés, que cela nous plaise ou non.

Alors le poids du système social français apparaît pour ce qu’il est : un boulet au pied d’un forçat. Tant qu’on ne l’aura pas compris en France, rien ne sera possible. Les jeunes Français sont les mieux placés pour s’en rendre compte. Le système de retraite à lui seul les condamne à une vie médiocre. On leur prend 345 milliards chaque année pour payer la retraite de leurs anciens, et eux ne toucheront jamais rien car le régime est en voie de faillite rapide.

C’est donc d’eux que doit venir la révolte. Ils peuvent d’un simple geste donner le départ à la réforme. Il leur suffit de contracter une assurance vie, qui est une assurance retraite pour la législation, et de refuser de payer toute cotisation au régime de répartition. L’Etat n’aura d’autre choix que de s’incliner et de prendre ses dispositions pour honorer les engagements qu’il a bien légèrement pris à l’endroit des retraités.

Et le temps des réformes aura ainsi commencé. Suivront toute une série de mesures de libération, au terme desquelles la France sera redevenue un pays équilibré, porteur d’un avenir digne de son grand passé.

Claude Reichman









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