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31/3/06  

Une interview  à Conscience Politique

Claude Reichman :"La Révolution bleue veut changer la façon dont la France est gouvernée en redonnant la parole au peuple"

Conscience Politique : Quel est l’objectif de la Révolution bleue ?

Claude Reichman : Changer la façon dont la France est gouvernée en redonnant la parole au peuple. Il en a été privé par un coup d’Etat progressif mené par les technocrates qui gouvernent la France depuis 1974, date de l’accès à la présidence de la République du plus emblématique d’entre eux, Giscard d’Estaing. Les technocrates ont actuellement tout pouvoir non seulement sur l’administration, mais aussi sur les partis politiques dits de gouvernement, sur les médias, sur les organismes sociaux et sur la plupart des très grandes entreprises. On n’a jamais connu, en France, une telle concentration de pouvoir en aussi peu de mains. Par ailleurs, il n’existe plus de contre-pouvoirs. La justice n’a jamais été aussi dépendante, sauf pendant l’occupation allemande de 1940 à 1944, le parlement n’est qu’un théâtre d’ombres, les syndicats professionnels de salariés sont entre les mains de marxistes qui, comme la technocratie, prônent et organisent le collectivisme, alors que le marxisme a disparu partout dans le monde en tant que corps de doctrine. Quant aux syndicats patronaux, que dirigent également des technocrates, ils ne voient de salut que dans une étroite collaboration – le mot est de mise – avec les technocrates qui dirigent le gouvernement. Il en va de même pour les syndicats des professions indépendantes. Tout cela dresse le tableau d’une véritable dictature sans aucune assise populaire. Et comme le peuple n’a pas la moindre chance de se faire entendre par l’expression politique, puisque celle-ci est entièrement confisquée par la technocratie et les médias aux ordres, il ne reste plus que la rue. Nous avons donc décidé d’y descendre.

CP : Quels ont les partenaires qui se sont joints au mouvement ?

CR : Nous ne faisons pas appel aux organisations, mais aux individus. Chacun peut participer à la Révolution bleue, quel que soit son engagement politique. La plupart des Français n’en ont d’ailleurs aucun. Mais il est notable qu’aucune formation politique ne nous a, jusqu’à présent, manifesté d’hostilité. Nous avons d’ailleurs précisé d’emblée que la Révolution bleue n’entendait en aucune manière se substituer aux partis politiques. Elle veut simplement créer les conditions qui leur permettront d’exercer normalement leurs attributions, lesquelles consistent, selon la Constitution, à exprimer les opinions et les choix des citoyens.

CP : Il y a déjà eu trois manifestations à Paris (place Saint-Germain-des-Prés, place de la Sorbonne et place Saint-Michel). Quel premier bilan en tirez-vous ? Comment voyez-vous la suite ?

CR : La participation augmente à chaque manifestation. De mois en mois, nous allons atteindre un nombre de participants qui fera de la Révolution bleue un élément essentiel de la vie civique en France. Nos objectifs seront alors au centre du débat public et orienteront les grands choix que notre pays est contraint de faire s’il ne veut pas disparaître en tant que puissance et s’effondrer dans les convulsions d’une guerre civile.

CP : Que pensez-vous des événements politiques qui se passent actuellement en Biélorussie ?

CR : Prenant exemple sur nous, les partisans de la liberté en Biélorussie ont adopté l’écharpe bleue comme symbole de leur engagement et de leur action. C’est bien le signe que, là-bas comme ici, ce qui est en cause, c’est le refus de la dictature. Celle de Loukachenko n’est pas de même nature que celle de Chirac et de la technocratie, mais elles étouffent l’une et l’autre l’expression populaire. On aura d’ailleurs remarqué que le dictateur biélorusse vient d’être réélu par 82 % des voix. Comme Chirac en 2002 ! Tous nos vœux et notre soutien accompagnent Alexandre Milinkevitch, le leader des révolutionnaires bleus de Biélorussie.

CP : La France paraît de plus en plus bloquée, révolte des banlieues, grèves contre le CPE…Comment l’expliquer ?

CR : Par l’absence de tout débat démocratique dans notre pays, comme je l’ai indiqué plus haut. Dans un pays où les procédures démocratiques sont respectées, tous les problèmes importants donnent lieu à débat et à controverse. C’est ainsi que les idées évoluent et se concrétisent. Et c’est ce qui permet à un gouvernement de dégager une ligne politique éclairée et cohérente. Rien de tel en France. Nous vivons sous le règne de l’intoxication permanente par des politiciens menteurs, des intellectuels qui vivent de l’Etat et qui refusent tout ce qui pourrait en alléger le poids car ils craignent d’être privés de la source de revenus qui leur permet de vivre sans travailler réellement, et par des médias dont la corruption n’est pas assez soulignée, alors qu’elle est un des éléments essentiels de la dictature dont le peuple français est victime. Quelle est la cause de la crise des banlieues et de celle du CPE ? Le refus de la société française de se réformer pour permettre à la jeunesse de s’y intégrer. Les événements de banlieue ont ajouté un caractère ethnique et marginalement religieux à ce phénomène, mais ils en sont la manifestation au même titre que la crise du CPE. On demande à la jeunesse d’accepter la flexibilité pendant que les adultes et les personnes âgées s’y refusent absolument. Quelle flexibilité voyez-vous dans le système de l’assurance maladie et dans celui des retraites, qui profitent essentiellement aux adultes et aux personnes âgées et qui sont la cause principale de l’asphyxie de l’emploi en raison des charges insensées qu’ils font peser sur les entreprises ? Cet égoïsme générationnel va se terminer très mal pour ceux qui en sont les bénéficiaires. Ils vont tout perdre pour n’avoir pas su faire à temps les réformes qui auraient préservé l’unité des Français de tous âges et rendu sans objet la guerre des générations qui vient de se déclencher dans notre pays et qui se terminera forcément par la victoire de la jeunesse parce qu’il n’en a jamais été autrement dans l’histoire et qu’il ne peut pas en être autrement dans la nature ni dans les société humaines.

CP : Comment voyez-vous les prochaines élections présidentielles ?

CR : Comme un épiphénomène. Si rien ne vient bouleverser réellement le petit jeu politicien, nous aurons un président ou une présidente aussi peu représentatifs que peut l’être Chirac actuellement. L’élu sera d’ailleurs balayé rapidement par l’émeute. En revanche, si la Révolution bleue parvient, avant l’échéance du printemps de 2007, à changer la donne, alors l’élection présidentielle amènera à la tête de notre pays une personnalité qui représentera vraiment le peuple et sera porteuse de ses aspirations. C’est tout l’enjeu des prochains mois. Vous conviendrez qu’il n’est pas mince !

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