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30/7/22 Claude Reichman
     
La France est une province de la Chine communiste 

Un drone vole dans le ciel de Shanghai. Equipé d’un haut-parleur, il diffuse ce message : « Contrôlez votre désir de liberté. » Utile conseil. En Chine, on ne plaisante pas avec les contestataires. On peut voir des films où des réfractaires à la vaccination sont emmenés, mains liées dans le dos, vers des centres de rétention. Par bonheur, ce genre de scène ne peut se dérouler chez nous.

En est-on si sûr ? Le rêve de nos gouvernants est un rêve chinois. Simplement, ils n’osent pas. Enfin, ils n’osent pas encore. Mais ils ont déjà beaucoup osé. Ils ont enfermé la population chez elle pendant deux ans, l’ont vaccinée de force (enfin, sous la menace de n’avoir plus droit à rien), lui ont menti effrontément, et ont réussi à se faire réélire, quoique avec certaines restrictions de majorité. Ils nous claironnent la louange de « nos valeurs » pour nous dissuader de les chasser du pouvoir, mais ces prétendues valeurs, ils sont incapables de nous les décrire en termes clairs et intelligibles à tous. En fait, dans leur bouche, ce ne sont que des mots creux, qui devraient provoquer l’hilarité (et la colère) de tout être humain normalement constitué.

La France, pays des droits de l’homme, n’est plus qu’une province chinoise, que Pékin ne se donne même pas la peine d’occuper tant elle est soumise. « Les Chinois à Paris ». Ce fut un film français, réalisé par Jean Yanne en 1974. Le même Jean Yanne nous avait bien fait rire deux ans plus tôt avec « Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil », qui décrivait la vie d’une station de radio obnubilée par le taux d’écoute et non par la vérité de l’information.

Rien n’a changé depuis en France. Ou plutôt si : c’est pire. En fait nous avons progressivement glissé vers la dictature, sans vouloir nous l’avouer. Bien entendu tenir de tels propos dans notre pays, c’est s’exposer à être ridiculisé par les médias. Et pour cause : ils sont les piliers de la dictature. Car ils mentent tous à tour de bras. Par omission pour les plus libres d’entre eux. Par affirmation pour les plus nombreux. Mais ils mentent tous.

Ce qui nous vaut la présence à l’Assemblée nationale d’un groupe d’extrême gauche qui s’est baptisé « La France insoumise » et qui ne voit le salut du pays que dans la traque et l’élimination des « riches ». Qu’est-ce qu’un riche ? Un futur pauvre. Qu’est-ce qu’un pauvre ? Un futur miséreux. Qu’est-ce qu’un miséreux ? Un futur habitant du bagne ? Qu’est-ce qu’un bagnard ? Un type qui a pensé du bien de Mélenchon il y a très longtemps et qui ne peut contempler l’image de sa gigantesque statue du la place de la Concorde qu’avec un abaissement craintif de la tête.

Voilà le scénario d’un film qu’on pourrait intituler « Un destin français ». Un destin que nous pourrions éviter à chaque instant de notre vie. Il nous suffirait d’un peu de dignité. Je ne dis pas de courage. Ce serait trop pour la circonstance. La dignité nous permettrait de dire tout haut ce que nous marmonnons tout bas. Et cela suffirait à créer un mouvement irrésistible. Et le sursaut salvateur.

J’ai créé et animé au cours des quinze dernières années deux mouvements politiques. La Révolution bleue et les Libérés. De quoi s’agissait-il ? De rendre aux Français le contrôle de leur vie, leur sécurité et la libre disposition de ce qu’ils gagnent. Nous avons organisé des réunions et des manifestations où se sont pressés de très nombreux Français. Deux élections présidentielles sont venues à bout de ces actions. Nicolas Sarkozy s’est affublé d’une écharpe bleue, comme nos militants, et n’a rien fait de sa victoire. Macron s’est paré des plumes de la liberté puis l’a combattue férocement à coup de matraques et de grenades lacrymogènes. Il a même réussi à se faire réélire, et depuis les Français se mordent les doigts comme des gamins pris en faute.

Franchement, on peut me faire tous les reproches qu’on veut, mais personne ne m’ôtera de l’idée que les Français ont refusé d’assumer leur liberté, qui est pourtant consubstantielle à notre nation depuis qu’elle a fait la Révolution et qu’elle en a inscrit les grands principes dans sa Constitution.

Bien entendu, je n’en veux pas à mes compatriotes. Je les aime, même quand ils me déçoivent. Mais je souhaite tant qu’ils se ressaisissent. Je n’aurai pas l’outrecuidance de me comparer au général de Gaulle. Mais qu’elle était belle sa phase : « Jamais las de guetter dans l’ombre la lueur de l’espérance. »

Claude Reichman




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