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20/9/20 Claude Reichman
     
     L’Etat est incapable de protéger les citoyens !

L’épidémie du coronavirus n’a rien d’un cygne noir. Ce genre de phénomène est consubstantiel à l’histoire de l’humanité. Le seul élément vraiment nouveau de cette pandémie, est qu’elle est la première à mériter vraiment ce nom. Elle s’est en effet rapidement étendue au monde entier, ce qui a mis en lumière le fait que celui-ci est désormais fait d’un seul tenant, dont aucune partie ne peut s’abstraire des autres. Au XXIe siècle, l’information et les voyageurs circulent à grande vitesse à travers la planète, et les endroits les plus reculés comme les plus peuplés font partie du même univers.

Pour défendre leurs citoyens, les Etats n’ont rien trouvé d’autre que de leur interdire de circuler. Vaine parade. En quelques semaines le virus a envahi tous les pays, progressant d’est en ouest. Mais l’interdiction de circuler s’est maintenue et renforcée au gré de la panique des dirigeants politiques. Le résultat n’est pas une catastrophe sanitaire, puisque le nombre des morts, même élevé, n’est guère différent du nombre habituel des décès partout dans le monde, mais un désastre économique mondial, l’humanité s’étant brutalement mise à l’arrêt pour la première fois de son histoire.

Or l’enjeu de cette pandémie était apparu très rapidement. Il s’agissait de préserver les personnes âgées, seules victimes présumées du virus. Une simple information, diffusée partout, aurait suffi à endiguer l’offensive de l’infection. Il fallait demander à ces personnes de s’isoler le plus possible, notamment dans les lieux clos, et d’éviter les réunions de famille. Aucune mesure coercitive n’était nécessaire, l’instinct de survie jouant son rôle comme toujours, surtout dans un monde « branché », c’est-à-dire informé de tout de façon instantanée.

Malheureusement, ce n’est pas l’option qui a été choisie. Mis en cause dans leur capacité à protéger leurs citoyens, les Etats ont voulu se mêler de tout, et les médias ont si bien relayé ces actions incohérentes que plus personne ne comprend quoi que ce soit à la situation et que tout le monde est inquiet.

Bien entendu, certains médecins, aidés de quelques journalistes, ont échappé à l’épidémie de panique et tentent de ramener le calme, mais leur action est jusqu’à présent restée vaine.

Quand la pandémie prendra fin, il faudra en faire honnêtement le bilan. Les Etats faillis devront se réformer. Les politiciens devront se faire à l’idée que leur mission n’est pas de parader au devant de la scène, mais de diriger le combat des hommes et des femmes pour vivre du mieux possible. A ce jeu, on peut prévoir de grands bouleversements dans le casting des importants.

Il va de soi qu’en France, les politiciens n’ont qu’une idée en tête : continuer comme avant. On attend encore un mea culpa, individuel ou collectif. A défaut, on peut s’attendre à ce que le cri « dégage » retentisse partout à leur endroit.

Le plus bel exemple d’incompréhension nous a été fourni par M. Macron qui, faisant un premier bilan des évènements, s’est écrié : « L’Etat a tenu ! » Comme si c’était le problème des Français. Ceux-ci sont en réalité des victimes de l’Etat, et les fonctionnaires constituent collectivement une armée d’occupation qui vit sur la bête. Les chiffres confirment sans le moindre doute ce terrible constat. Les dépenses publiques, dans notre pays, atteignent 57 % de la production, et ce pourcentage va être lourdement augmenté par les milliards déversés pour tenter de sauver l’économie et entièrement empruntés.

Le secteur privé, en France, a été réduit en esclavage par l’Etat. Cette situation éminemment malsaine a provoqué la révolte des gilets jaunes. Ceux-ci ayant échoué faute d’avoir su se donner des leaders responsables, d’autres révoltes vont se déclencher. Jusqu’à ce que le pouvoir tombe.

Les Romains nous ont donné le meilleur exemple. Au 5e siècle avant Jésus-Christ, la plèbe se retira sur le Mont Sacré et laissa l’aristocratie si démunie qu’elle lui concéda des tribuns qui la défendraient. Cette institution dura jusqu’à la fin de l’Empire.

J’ai parcouru la France pendant cinq ans, ces dernières années, de réunion en réunion, dans toutes les provinces, en conseillant au peuple de se retirer lui aussi sur un mont sacré que nous n’aurions aucune peine à trouver, tant il y a de collines au beau pays de France. Je suis convaincu que les gilets jaunes sont nés de cette longue prédication. Les gilets jaunes sont morts aujourd’hui, mais la parole est toujours vivante. Elle renaîtra !

Claude Reichman



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