www.claudereichman.com


Accueil | Articles | Livres | Agenda | Le fait du jour | Programme

A la une

22/8/20 Claude Reichman
     
           Il est temps d’évacuer la Cité interdite !

La France s’enlise dans l’épidémie du coronavirus, pour le plus grand bonheur de sa caste dirigeante. On aura rarement vu une telle unanimité … et c’est d’ailleurs le but recherché.

Du chef de l’Etat au dernier élu municipal, c’est à qui prononcera les propos les plus martiaux et les injonctions les plus pressantes pour le port du masque et les mesures barrière (à ne pas confondre avec l’édification de barricades).

Comme dans une cérémonie patriotique, la liste des contaminations est proclamée chaque jour, une mine consternée étant de rigueur chez tout citoyen digne de ce titre.

Malheureusement, les informations s’arrêtent à ce stade. On ne nous communique pas le nombre des nouveaux patients symptomatiques, pas plus qu’on ne nous dit s’ils sont isolés, si leur parcours est tracé et leurs contacts prévenus, s’ils reçoivent un traitement, et si oui lequel. Bref, on ne nous dit rien, même pas de la fermer, puisque c’est un fait acquis.

Pendant ce temps les médecins se multiplient sur les plateaux de télévision et laissent les spectateurs dans un état de prostration, tant il leur est impossible de se faire une opinion.

Les journalistes font preuve de la plus exquise réserve à l’égard de nos sommités médicales, en ne leur demandant jamais s’ils soignent personnellement des malades du covid-19, quel traitement ils leur administrent et combien de morts ils ont à leur bilan. Ces informations nous seraient pourtant indispensables pour mesurer leur compétence et la valeur de leurs propos.

De toute façon, aucun médecin n’est admis dans une émission s’il ne décrète pas qu’il faut accepter l’incertitude en l’absence de traitement. Cette dernière assertion n’est jamais contredite, ni même interrogée par les autres participants ou les journalistes présents, en raison du fait qu’il est interdit d’évoquer la thérapeutique du professeur Raoult si l’on ne veut pas être banni de l’expression publique.

Le plus comique est que ceux qui ne sont pas médecins sur les plateaux le proclament tous bruyamment pour s’excuser de leur incompétence et de leur incapacité à se prononcer.

Or l’essence même du journalisme réside dans la capacité de ses acteurs à se prononcer en citoyen sur les sujets qu’ils traitent, puisque la seule justification de ces émissions et de permettre l’information du public.

Tranchons le mot, pour reprendre l’expression du général de Gaulle, cette épidémie de coronavirus a tourné, en France, au désastre intégral. Des dizaines de milliers de morts (dont la plupart aurait pu être évités), une économie dévastée, une population frappée de sidération et n’apercevant aucune perspective d’avenir, et tout cela pour une raison parfaitement inavouable, puisqu’il s’agissait de ne pas remettre en cause la parole de ceux qui gouvernent le pays depuis la Libération et le contrôle qu’ils exercent sur la société.

Bien entendu, ce voile tendu sur le pays va se déchirer. Et l’on verra s’envoler à travers ses trous toute « la volaille qui fait l’opinion », comme le chante Souchon, dûment accompagnée de la volaille des élus et des notables tragiquement déplumée par le souffle de la réalité.

Ils auront quand même tenu 75 ans, comme l’Union soviétique. Et avec la même technique, fondée sur la mise au pas du peuple et le mensonge généralisé.

Dans le conte d’Andersen « Les habits neufs de l’empereur », c’est un petit garçon qui s’écrie : « Le roi est nu ! » En France, depuis de très nombreuses années, ce cri est lancé par des millions de bouches et n’est entendu de personne dans la Cité interdite où résident tous ceux à qui la moindre parcelle de pouvoir a servi de ticket d’entrée et de séjour.

L’évacuation de la Cité interdite ne se fera pas dans l’ordre ni avec méthode. Elle prendra des allures d’exode. Mais cette fois, ce ne sera pas le peuple qui sera sur les routes !

Claude Reichman


Accueil | Articles | Livres | Agenda | Le fait du jour | Programme