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Un psychiatre découvre la cause du mal français : c'est la gratuité !

14/5/04 Claude Reichman
Que la France soit malade, nul n'en doute. Que son mal soit de nature psychiatrique, tout le démontre. La perte du contact avec la réalité et le repli sur soi signent une évidente schizophrénie. Le délire d'interprétation et l'agressivité caractérisent la paranoïa. Quelque aspect de la vie publique qu'on examine en France, on y retrouve ce type de comportement. Or il se trouve qu'un psychiatre montpelliérain vient d'identifier la cause du mal. Elle réside tout simplement dans la gratuité. Dans une interview au Quotidien du Médecin, ce praticien examine les échecs de la psychothérapie et en voit la cause principale dans l'absence de responsabilisation du patient par l'argent. " Si l'ensemble de la relation thérapeutique, estime ce médecin, échappe à la réalité, dont l'argent fait partie, le patient n'a alors plus la même volonté de terminer le traitement. (…) Les honoraires à la charge du patient possèdent une haute valeur subjectivante. Il s'agit d'un signe de reconnaissance, de confiance et d'élection. Ce don d'argent singularise le patient, donne du prix à sa parole et de la considération à l'acte psychothérapeutique qui n'est pas une simple prestation. La possibilité de payer renforce, par ailleurs, l'estime de soi et la dignité du patient car elle amène une réciprocité de l'échange : argent contre soins. " Ce psychiatre n'élude nullement les considérations qui tiennent à la situation économique du malade. Il n'en considère pas moins que " dans le cas des patients en situation de précarité, il serait souvent plus thérapeutique d'exiger de ces patients un paiement symbolique. " L'autre terme de l'alternative, c'est-à-dire la gratuité, est synonyme d'échec. Si le patient  "considère toujours l'autre, sa famille, la société, les médecins, comme responsable et seul capable de le guérir, il est bien évident qu'il s'engage dans une demande de réparation et non pas une démarche de soins. " Et le praticien de conclure :  " Cet usage circonstancié de l'argent serait médicalement justifié et répondrait aux exigences thérapeutiques d'engagement, de responsabilité et d'ancrage dans la réalité que réclament notamment de nombreuses psychothérapies. "

Le sérum salvateur


L'ancrage dans la réalité ! Nous voilà bien au cœur du mal français. Qui ne comprend que c'est précisément la social-démocratie et sa recherche systématique de la gratuité pour le plus grand nombre qui ont détruit tous les équilibres naturels de la société française, comme elles l'ont fait partout ailleurs, à des degrés correspondant au montant des prélèvements effectués pour financer cette gratuité ? Qu'on ne s'étonne pas dès lors des échecs répétés des politiciens français de droite dans leurs tentatives de redresser le pays après les périodes de gouvernement de la gauche. Ne touchant ni aux prélèvements ni à la redistribution ni donc à la gratuité, ils maintiennent intégralement en place le système social-démocrate. C'est donc à juste titre que cette droite mérite d'être qualifiée de fausse droite et rejetée par ses électeurs.

Le gouvernement Chirac-Raffarin offre un exemple presque caricatural de cette dérive mortifère pour le pays. Sa politique des petits pas n'a évidemment fait reculer en rien le collectivisme qui étouffe notre pays, sapant les énergies, détruisant sa substance économique et viciant le moral de la nation. Au plan politique, la désespérance gagne le peuple de droite, tandis que le nihilisme imprègne de plus en plus les actions de ceux qui réclament à la société beaucoup plus qu'elle ne peut donner. Nous sommes complètement dans le tableau clinique dressé par le psychiatre montpelliérain.

Ce n'est pas autrement non plus que s'explique la haine des Etats-Unis qui habite une partie importante de la population française, alors que traditionnellement notre pays éprouve de l'amitié envers l'Amérique. Celle-ci en effet incarne des choix radicalement contraires à ceux qui sont aujourd'hui ceux de la France. Les Etats-Unis, au plan économique et social, préfèrent la responsabilité individuelle à la protection collective. Ils récusent les prélèvements obligatoires excessifs et n'ont que méfiance vis-à-vis de l'Etat, au point de faire leur l'idée, exprimée par un de leurs écrivains, que le seul moment où le citoyen peut se sentir tranquille, est celui où le parlement ne siège pas, ce qui le met à l'abri des lois inutiles et des impôts. Tout autre est la mentalité française, qui passe la moitié de son temps à réclamer des lois à l'Etat et l'autre moitié à s'en plaindre. Comme il n'y a pas d'issue, dans une économie mondialisée et concurrentielle, pour le système qui domine actuellement en France, notre maladie ne cesse de s'aggraver et atteint aujourd'hui nos centres vitaux. A ce diagnostic, il convient évidemment, en bonne pratique médicale, d'adjoindre un pronostic. Celui-ci n'est pas difficile à établir. Le malade va entrer dans une phase d'agitation de plus en plus accentuée, qui ne tardera pas à se traduire par des actes de violence envers autrui, ce qui le mettra en grand danger face à des patients atteints de la même pathologie que lui. Les médecins officiels, c'est-à-dire les politiciens, ne pourront ni prévenir ni guérir la maladie en raison du fait qu'ils sont eux-mêmes atteints.

Alors que faire ? Appeler de nouveaux médecins, adeptes d'autres méthodes, au chevet des Français. Et les laisser leur injecter d'urgence le sérum salvateur. Un mélange à base de baisses de dépenses publiques, de réductions d'impôts et de liberté d'entreprendre. Un cocktail thérapeutique qui a fait ses preuves sous toutes les latitudes. Sinon, il ne restera plus qu'à se préparer au pire, qui présente déjà son mufle bestial à la face horrifiée des malheureux Français de ce début de siècle.

Claude Reichman

 

 

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