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17/7/21 Claude Reichman
     
          La bataille du vaccin vient de s’engager !

La France file un mauvais coton. La tension ne cesse de monter dans le pays. La faute en revient au pouvoir qui, désavoué dans les urnes aux élections régionales, n’en a tiré aucune leçon. Le moins qu’il aurait pu faire était un remaniement ministériel, le plus approprié eût été des élections législatives ou un référendum engageant la responsabilité du président de la République. Telle était la tradition démocratique. Elle n’est plus respectée depuis de nombreuses années, et c’est de là que vient la faiblesse des présidents successifs.

M. Macron se croit investi d’un pouvoir surnaturel. Il suffisait de le voir marcher dans la cour du Louvre le soir de son élection pour comprendre que nous allions vers un quinquennat délirant. L’épidémie du coronavirus est le point d’orgue de ces années gâchées.

Un chef d’Etat doit savoir prendre des décisions stratégiques. Il doit même avoir passé sa vie à s’y préparer. La vie d’Emmanuel Macron est à l’opposé de cette ardente obligation. Il n’est qu’un enfant gâté prolongé, et toute sa conduite est marquée du sceau de l’irresponsabilité, qu’il masque derrière d’interminables discours d’une confondante banalité.

L’épidémie de Covid aurait pu n’être qu’un épisode somme toute habituel de la vie de l’espèce humaine. Les sociétés modernes ne sont pas sans armes face à de tels évènements. La science est assez développée pour y faire face. Encore faut-il qu’on la laisse faire. En France, on a vu tout le contraire.

Ce n’est pas de science qu’il s’est agi pour combattre l’épidémie, mais d’autorité de l’Etat. Les scientifiques mis en avant par le gouvernement ne pratiquent plus leur discipline depuis des décennies, ne passant leur temps qu’à siéger dans des commissions. Leur incompétence s’est étalée tout au long des dix huit mois de l’épidémie, qui vont se poursuivre par d’autres longs mois au rythme de l’apparition de nouveaux variants du virus.

Cette situation rappelle la fin de l’empire romain, quand le limes n’était plus gardé que par des garnisons fantômes, les chefs de poste empochant la solde de légionnaires qui n’existaient que sur le papier. Chez nous, les chefs de poste ne savent même plus faire la différence entre une éprouvette et une pipette à dégustation de champagne.

La règle, quand la patrie est en danger, est de nommer un proconsul. M. Macron en a eu l’idée, et c’est pour cela qu’il est allé visiter le professeur Raoult en grand arroi à Marseille. Mais, comme on le disait de Pétain, Macron n’est qu’un roseau peint en fer. Il a vite renoncé à Raoult sous la pression des buveurs de champagne.

Or il se trouve que Raoult était et reste le seul qui dispose à la fois de la science et de son outil, l’IHU de Marseille. Le professeur dit avec raison qu’il aurait dû y avoir sept instituts comme le sien, répartis dans le pays, pour monter une garde efficace et combattre les virus. On en est resté à un seul. Un de mes patients m’a raconté un jour qu’il était monté au front en 1940 dans un camion blindé, dont le blindage n’était en fait que de la peinture. Permanence de l’organisation française !

La bataille du vaccin vient de s’engager, Macron ne voyant de salut que dans l’universelle piquouse. On s’époumone dans les radios et les télévisions à tenter de nous persuader que pour protéger les vieillards, il faut vacciner les enfants. La simple logique commande plutôt de vacciner les vieillards qui ne le sont pas encore. Il nous manque vraiment quelqu’un de bon sens à la tête du combat contre le virus.

En attendant, c’est sur le terrain des libertés que se déroule l’affrontement entre le peuple soumis et le peuple rétif. En France, la liberté est garantie par la Déclaration des droits de l’homme de 1789. Pour y échapper, M. Macron va d’état d’urgence en état d’urgence, mais au bout du chemin, il rencontre le peuple rétif qui lui demande des comptes et qui, inévitablement, va s’opposer frontalement à lui. Nous entrons dans le deuxième épisode des gilets jaunes, quelle que soit la tenue qu’ils arborent.

Le préfet de police de Paris vient d’être promu commandeur de la Légion d’honneur sur fond d’yeux crevés et de mains arrachées. Macron lui doit d’être encore à l’Elysée, cela valait bien une médaille. Mais le peuple n’oublie jamais le mal qu’on lui a fait. Le pouvoir a de quoi s’inquiéter.

« La misère morale et politique d’un gouvernant le rend de fait illégitime », disait Montesquieu. Il savait qu’un Macron surviendrait !

Claude Reichman








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