www.claudereichman.com |
A la une |
8/5/18 | Claude Reichman |
Avons-nous vraiment vaincu le nazisme ?
En ce jour du 8 mai, nous célébrons la victoire des Alliés sur l’Allemagne nazie, marquée par la capitulation de l’Allemagne le 8 mai 1945. Mais avons-nous vraiment vaincu le nazisme ? Concernant le refus du racisme, c’est incontestable. Aucun Etat
occidental ne s’en réclame, et les rares adeptes de cette doctrine
haïssable sont poursuivis et condamnés par les tribunaux. Les Français considèrent dans leur ensemble que le pouvoir – quel
qu’il soit – leur ment et n’ont en conséquence que très peu de confiance
envers le gouvernement et les élus. Cela se manifeste notamment par le
taux d’abstention sans cesse croissant aux élections. Pourquoi mentir ? Parce que le pouvoir se sait fragile et craint de
ne pas pouvoir résister à la vérité. Et pourquoi est-il fragile ? Parce
qu’il ment. La boucle est ainsi bouclée et l’on n’en sort pas. Une telle situation est grave pour le régime politique français. Pour l’éditorialiste Nicolas Baverez, « le soviétisme, après le nazisme, est mort de l’institutionnalisation du mensonge, érigé en dogme d’Etat que les peuples ont finalement fait voler en éclats ». C’est aussi le sort qui menace la Ve République. Celle-ci s’est donné, en la personne d’Emmanuel Macron, le parfait détonateur. Complètement fermé à la logique politique, ce brillant garçon ne voit pas que ses envolées lyriques se heurtent au spectacle des réalités, ni que ses proclamations européennes se heurtent violemment au refus obstiné d’en appliquer les règles. En réponse à une question parlementaire sur le monopole, Mme Agnès Buzyn a fait une réponse qu’on ne peut guère qualifier que de tissu de mensonges. Bien entendu, Mme Buzyn n’était que le prête-nom du directeur de la sécurité sociale. Mais quand le gouvernement sera sanctionné par les instances européennes – qui viennent d’être saisies – c’est bien lui qui tombera, et non le directeur de la sécurité sociale. Ainsi disparaissent les régimes, et même souvent les civilisations, dont Paul Valéry disait, en 1919, qu’elles « sont mortelles ». Avant d’ajouter : « Et nous voyons maintenant que l’abîme de l’histoire est assez grand pour tout le monde. Nous sentons qu’une civilisation a la même fragilité qu’une vie. » Mme Buzyn, dont le père a été déporté, aurait dû se souvenir qu’on ne
dîne pas avec le diable, même avec une longue cuiller. |