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28/4/08 Bernard Martoïa

Quand un étudiant défend la liberté …au Venezuela

En l’honneur de ce champion des libertés du XX siècle, un prix Milton Friedman a été instauré en 2002 par le Cato Institute. Il est décerné tous les deux ans. Le 25 avril 2008 a eu lieu la quatrième édition. Yon Goicoechea, un étudiant vénézuélien de 23 ans, a été récompensé pour sa lutte contre la dictature. En mai 2007, Yon prit la tête du mouvement étudiant contestataire contre la fermeture de la télévision privée RTCN. Menacé de mort, Yon n’a pas flanché ; il a amplifié la contestation contre le régime marxiste d’Hugo Chavez. Le point d’orgue a été atteint en décembre 2007 quand son mouvement a défait la réforme constitutionnelle intentée par l’actuel président qui brigue un pouvoir absolu. Yon Goicoechea est un étudiant en cinquième année de droit à la faculté catholique d’Andrés Bello. Les membres du jury ont su récompenser ce jeune courageux qui s’est fait casser le nez par les édiles de Chavez.

A l’annonce de la remise du prix, Mario Vargas Llosa, le romancier péruvien, a déclaré : « La liberté et la complaisance sont incompatibles et c’est ce que nous constatons malheureusement dans des pays comme le Venezuela où la liberté se réduit à une peau de chagrin. Une réaction salutaire s’est produite parmi la jeunesse de ce pays. Yon Goicoechea est le symbole de la réaction démocratique quand la liberté est menacée. »

Le recul des libertés n’est malheureusement pas circonscrit au continent sud-américain. L’Europe vit avec beaucoup complaisance sous le joug bureaucratique de Bruxelles. La voix des peuples européens est constamment bafouée. Les Français ont rejeté la constitution européenne lors du référendum du 29 mai 2005. Trois ans après, le projet vaguement remanié passe en force au parlement réuni en congrès. C’est un cinglant désaveu de la volonté populaire. La même chose s’était produite lorsque les Danois avaient voté contre le traité de Maastricht en 1992. Pour qu’il n’y ait plus de couac dans le meilleur des mondes, la Commission européenne devrait interdire les référendums.

« Hormis quelques hommes bons, personne n’aime de gaieté de cœur la liberté. Les gens préfèrent la licence à la liberté. » Cette réflexion du poète anglais John Milton (1608-1674) est une cruelle référence à l’héritage de mai 1968 dont les médias nous rebattent les oreilles. Il faudra boire le calice jusqu’à la lie pour qu’une réaction salutaire comme celle de la jeunesse du Venezuela se produise en Europe.

Bernard Martoïa


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