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17/11/12 Claude Reichman
                  Quand la bombe explosera … !

« Une bombe à retardement au cœur de l’Europe ». C’est ainsi que l’hebdomadaire britannique The Economist qualifie la France. La raison de ce jugement est fort simple : la France ne fait rien pour se réformer et son effondrement ne peut qu’entraîner celui de l’Europe. On voit mal pourquoi nombre d’éditorialistes français se sont offusqués, sans parler des rodomontades de M. Ayrault, pour qui il s’agit « de l’outrance d’un journal pour faire vendre du papier, qui n’impressionne pas du tout la France » : The Economist a tout simplement dit la vérité.

La France est incapable de réduire ses dépenses publiques. C’est le mal dont elle souffre et qui suffit à expliquer l’essentiel de ses problèmes. Notre pays est exactement dans la situation d’un ménage surendetté, à ceci près qu’il trouve encore des gens qui acceptent de lui prêter de l’argent. Mais cette course folle ne peut que se terminer mal : à la rue pour le ménage, en faillite pour l’Etat.

Pour être plus précis, la faillite de l’Etat se traduit aussi par la mise à la rue de tous ceux qui en dépendent. Ce qui démontre d’ailleurs que l’Etat n’est qu’une fiction, puisqu’il n’a d’existence réelle qu’à travers les individus qu’il fait vivre.

La dernière banqueroute de l’Etat, en France, date du 30 septembre 1797 : le Directoire fait voter une loi annulant deux tiers de la dette publique. C’est « la banqueroute des deux tiers ». La prochaine banqueroute ne pourra être que celle du tiers. Notre dette est en effet détenue aux deux tiers par des étrangers et leur spoliation se traduirait par la fermeture, pour la France, des marchés financiers. Ce sont donc les épargnants français qui doivent s’attendre à être ruinés.

Voilà donc pourquoi The Economist dit que la France est une bombe à retardement, et il a raison.

Bien entendu, la France pourrait échapper à cette catastrophe. Il lui suffirait de se doter d’un pouvoir crédible et que celui-ci prenne des mesures énergiques pour réduire les dépenses publiques. Nos partenaires de la zone euro et nos créanciers reprendraient aussitôt confiance, et les Français se verraient à nouveau un avenir.

Au lieu de cela, nous nous sommes dotés d’une équipe d’incapables qui, comme la précédente d’ailleurs, ne sait traiter les réalités économiques et financières que par des mots. Cette impuissance est caractéristique des régimes finissants. Les Français le sentent bien et c’est pour cela que leur pessimisme atteint des sommets. Ils savent qu’il va falloir passer par des moments terribles avant que n’apparaisse la perspective d’un rebond.

Chez nos partenaires européens, c’est aussi le sentiment qui prédomine. Ils ne voient pas d’autre issue pour la France que la sanction des marchés financiers, qui nous obligera, faute de pouvoir continuer à emprunter, à réduire enfin le train de vie de l’Etat, des collectivités territoriales et des régimes sociaux. Quelle humiliation pour notre pays que de devoir attendre de prendre une fessée publique pour redevenir enfin raisonnable !

Et pendant ce temps, la classe parlante caquète. « Poulailler’s Song », chantait Alain Souchon :

« Dans les poulaillers d'acajou,
Les belles basses-cours à bijoux,
On entend la conversation
D'la volaille qui fait l'opinion.
»

On était en 1977. Giscard conduisait la marche au socialisme. Chirac savonnait la pente. Mitterrand se préparait. Ca caquetait dur en France, plutôt que d’agir contre les dépenses et l’impôt qui s’ensuit. Le malheur vient toujours de loin !

« Le triomphe des démagogues est passager, mais ses ruines sont éternelles », disait Charles Péguy. Puissent les temps qui viennent nous apporter enfin un homme d’Etat. Tel est le cadeau que je demande aujourd’hui même au Père Noël !

Claude Reichman
Porte-parole de la Révolution bleue.


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