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26/2/06

C'est la loi Taubira qui a tué Ilan Halimi et Raphaël Clin

De quoi sont morts Ilan Halimi et le gendarme Raphaël Clin ? Le premier des tortures que lui ont infligées ses ravisseurs. Le second du refus d'assistance des témoins de l'accident dont il venait d'être victime. Dans les deux cas, les acteurs principaux sont des Noirs. Quels sentiments les animaient ? La haine. Comment des êtres humains ont-ils pu en venir à de telles extrémités, telle est la question que tous les Français doivent désormais se poser.

Ce qui retient l'homme face à la tentation barbare, c'est la morale. Et celle-ci est fondée sur des interdits. Inversement, ce qui l'encourage à passer à l'acte, c'est la levée de cette barrière par ce qu'il croit être la justification de son geste. Celle-ci ne naît jamais du hasard. Elle peut être le fruit d'une histoire personnelle ou d'une pression collective, et le plus souvent des deux. C'est la raison pour laquelle la plupart des individus résistent au mal : les soubassements psychologiques que leur a conférés leur éducation leur permettent de lutter avec succès contre les idées folles. Mais quand le milieu familial est défaillant et que la société sécrète et diffuse les thèses les plus insensées, le pire est à craindre. C'est ce qui est en train de se passer en France.

Ilan Halimi et Raphaël Clin sont morts parce que la société dans laquelle ils vivaient avait justifié par avance leur supplice au nom de ceux qu'ont endurés, plusieurs siècles auparavant, des hommes et des femmes qui avaient en commun avec les bourreaux de ces deux jeunes gens la couleur de la peau. En inscrivant dans la loi française la reconnaissance de la traite des Noirs et de l'esclavage comme crimes contre l'humanité, le législateur s'est comporté en apprenti sorcier. De ce qui n'appartenait qu'à l'histoire, il a fait une donnée politique contemporaine. D'un passé peu glorieux qu'il fallait apprécier dans son contexte et avec le recul du temps, il a fait un facteur de polémique et d'affrontement.

Il n'y a pas aujourd'hui, dans tout l'Occident, un seul homme ou une seule femme qui soit partisan de la traite des Noirs et de l'esclavage. Pourquoi leur faire porter la responsabilité d'actes qu'ils n'ont pas commis et qu'ils désapprouvent ? C'est stupide et injuste. Tout autant que le serait la repentance à laquelle on voudrait réduire les Africains du XXIe siècle pour les faits de cannibalisme qui se sont déroulés autrefois sur la terre où ils vivent.

Mais c'est surtout criminel. C'est de l'abomination nazie qu'est née la notion de crime contre l'humanité. En l'appliquant à des faits lointains et qui n'avaient plus la moindre connotation contemporaine, la loi Taubira du 21 mai 2001 l'a instrumentalisée et utilisée comme une arme de destruction de la paix civile et de vengeance sociale. Honte à ceux qui ont voté ce texte indigne. Leur cœur n'était pas plein d'amour pour l'humanité et de compassion, mais de haine de l'autre et de sordides calculs. Qu'ils regardent aujourd'hui leur œuvre ! Deux jeunes hommes heureux de vivre et aimants, indemnes de la moindre bassesse et qui n'avaient jamais fait le mal sont morts parce qu'un texte délétère a réveillé dans des esprits faibles et pervers et absous par avance la barbarie primitive que des milliers d'années de civilisation ont eu tant de peine à contenir et à réprimer et qui restera éternellement tapie dans le tréfonds du cerveau humain.

M. Chirac a décidé de faire commémorer par la France, en mai prochain, l'abolition de l'esclavage. Cet homme, décidément, ne sait pas ce qu'il fait !

Claude Reichman
Porte-parole de la Révolution bleue.

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