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7/4/12 Claude Reichman
La Ve République va tomber sur l’Etat-providence,
                    comme la IVe sur l’Algérie !  

La France est paralysée. Du haut en bas de la société, rien ne bouge. Sauf les escarres, qui s’étendent sur ce grand corps malade.

Cette situation gravissime - car elle ne peut se conclure que par la mort du corps social - est due à une cause unique : l’emprise de l’Etat sur le pays. Quoi que l’on fasse, quoi que l’on tente, on rencontre un tentacule de la pieuvre, qui vous enserre et ne vous lâche qu’une fois que vous avez lâché le pauvre bien que vous gardiez serré contre vous.

Comment faire lâcher prise au monstre hideux qui nous tue ? Il faut à notre tour le tuer ! Et il n’y a pas d’autre solution : personne n’a jamais réussi à négocier avec une pieuvre.

La solution normale serait que les citoyens s’unissent, forment leurs bataillons et fassent leur œuvre de justice. Impossible : ils sont épuisés par leurs efforts pour respirer et privés de tout courage. Il y en a bien quelques-uns ici ou là qui appellent à la résistance, mais même si beaucoup de compatriotes les écoutent, aucun ne vient les rejoindre en tenue de combat.

Alors il reste à faire confiance aux évènements. De ce côté-là, la moisson s’annonce fructueuse. La France est en train de réussir l’exploit de vivre une campagne présidentielle sans qu’aucune des grandes questions ne soit abordée par les candidats ni par les médias. L’élu du 6 mai, quel qu’il soit, n’aura aucune légitimité à les traiter. Tout ce qu’il fera ou ne fera pas, tout ce qu’il dira ou ne dira pas, lui sera compté à charge. Une telle illégitimité ne s’est jamais vue dans un pays démocratique. Elle se traduira inévitablement par le déchirement de la société. Privé de l’approbation par les urnes de ses idées, chacun tentera de les faire valoir dans la rue. La violence et le désordre ne pourront dès lors que s’étendre, et le chaos s’installer.

En même temps tous les organismes qui prélèvent l’argent sur le peuple et le redistribuent s’effondreront. Qui restera debout dans cette apocalypse ? De la réponse à cette question dépend l’avenir de la France.

L’histoire nous enseigne que c’est en de tels moments qu’apparaissent et s’imposent les grands personnages qui en deviennent l’illustration. Leur ascension est souvent rapide, à la mesure des évènements qui ne cessent de s’accélérer, mais leur chemin est semé de terribles embûches. Ils ne les surmontent qu’avec l’appui fervent des patriotes enfin réveillés.

Tel est le destin qui attend la France dans les prochains mois, dans les prochaines années. La Ve République sera morte du remède qu’elle avait cru offrir aux dérives de la IVe : un Etat fort. Qu’elle aura confondu avec un Etat abusif.

Un Etat fort est un Etat modeste, qui laisse vivre et s’assumer les citoyens. C’est celui qu’il va falloir reconstruire. Heureusement, la tâche est simple. Elle repose sur le principe de subsidiarité : l’Etat n’a pas à s’occuper de ce dont les individus sont capables de se charger eux-mêmes.

La Ve République va tomber sur l’Etat-providence, comme la IVe sur l’Algérie. Un régime ne s’effondre qu’à la suite d’une déroute militaire ou d’un grave problème qu’il ne peut pas résoudre. La Sécurité sociale aura été le tombeau du régime fondé par le général de Gaulle, qui pourtant estimait qu’elle n’était au fond destinée qu’à « un million de pauvres types ». Aujourd’hui, elle a fabriqué 65 millions de pauvres types et ruiné la France.

J’ai eu l’occasion, au fil des ans, de m’entretenir avec les éditorialistes les plus réputés des médias français. A tous, j’ai fait observer que le système de prélèvements et de redistribution conduisait le pays à la catastrophe. Ils en convenaient volontiers mais ne voyaient aucune raison de mettre en péril leur confortable condition et de soutenir notre action qui, en supprimant le monopole de la Sécurité sociale, redonnait à chacun la libre disposition de l’argent qu’il gagne, le bénéfice d’une protection sociale beaucoup moins coûteuse et la dignité de personne responsable, et rendait à l’Etat des citoyens en lieu et place de millions d’assistés.

Je me souviens aussi de cette éminence ministérielle qui me lançait, à propos de notre action : « Vous êtes fou. Il va y avoir des manifestations ! ». Il avait entièrement raison : il va y avoir des manifestations. Pour le chasser, lui et ses semblables !

Claude Reichman
Porte-parole de la Révolution bleue.


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