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31/1/12 Arthur Laffer
          Moins d’impôts, c’est plus de prospérité !

Si l'on juge les deux leaders des élections primaires du parti républicain, Newt Gingrich et Mitt Romney, par ce qu'ils ont fait dans la vie et par ce qu'ils se proposent de faire s'ils sont élus, l’un ou l’autre peut devenir un excellent président. Mais quand il s’agit du problème central de cette élection (restaurer une économie saine), l'essentiel est un bon régime fiscal et la capacité à le mettre en œuvre.

M. Gingrich a un plan nettement meilleur que celui de M. Romney. Il a été, à deux reprises, l’artisan de la mise en œuvre d’un plan fiscal qui a été un succès au niveau national, une fois quand il a siégé au Congrès comme un soutien du président Reagan dans les années 1980, et une autre fois quand il a été leader de la Chambre des Représentants dans les années 1990 sous la présidence de Clinton. Durant ces deux périodes, l'économie américaine a prospéré incroyablement, en bonne partie grâce à M. Gingrich.

Les emplois et les richesses sont créés par ceux qui sont imposés, et non pas par ceux qui taxent. (1) Le gouvernement, par sa nature même, ne crée pas de richesses, mais les redistribue. Afin de minimiser les dommages infligés à l'économie par les impôts, la meilleure façon de faire est d’avoir une large assiette avec un faible taux uniforme qui offre aux personnes et aux entreprises le moins d'incitations à éviter de déclarer un revenu imposable, et le moins grand nombre de niches fiscales pour échapper à l'imposition. Sur ces chiffres, on ne peut pas faire mieux que M. Gingrich, qui propose une imposition uniforme de 15% pour les individus et un impôt de 12,5% pour les bénéfices des entreprises. Chacune de ces taxes a été essayée et testée avec succès à l’étranger.

Hong Kong, où il y a un impôt uniforme de 15% sur le revenu depuis 1947, est l’une des villes les plus prospères de l'histoire du monde. L’Irlande avec son taux de 12,5% d'imposition forfaitaire des bénéfices des entreprises a propulsé l'île d'Émeraude loin au-delà de deux siècles et demi de pauvreté. Les propositions de M. Romney éliminant l'impôt sur le patrimoine, la réduction du taux d'imposition des sociétés à 25%, et l'extension du taux d'imposition actuel sur le revenu personnel, les dividendes et les gains en capital, seraient une amélioration par rapport à celles du président Obama, mais elles n'ont pas l'audace et la cohérence de celles de M. Gingrich.

Imaginez ce qui arriverait aux flux de capitaux internationaux si les Etats-Unis, qui sont dans le classement mondial le deuxième pays taxant le plus les bénéfices des sociétés, envisageaient une baisse de cet impôt. Cette baisse précipiterait un flot de nouveaux investissements dans le pays ainsi qu'un rapatriement rapide des fonds américains détenus à l'étranger. Nous créerions plus d'emplois que nous le faisons actuellement en traquant vainement les resquilleurs du fisc. Et ces emplois seraient des emplois productifs, et non pas des emplois artificiels comme beaucoup d'emplois de relance de M. Obama.

Les codes des impôts, afin qu’il fonctionne bien, demande une adhésion volontaire des contribuables. Et pour que les contribuables se conforment volontairement à un code des impôts, il faut qu’ils croient que ce code est à la fois équitable et efficace.

L'équité fiscale signifie que les gens et les entreprises dans des circonstances analogues ont des charges fiscales similaires. Un impôt uniforme, que ce soit pour les sociétés ou pour les particuliers, réalise l'équité pour tout le monde. Une personne qui gagne dix fois plus qu’une autre doit payer dix fois plus d'impôts.

L'administration actuelle, qui taxe davantage les hauts revenus et pas du tout les petits salaires est totalement injuste. C’est également une agression contre la prospérité qui conduit finalement à la situation que nous connaissons actuellement. (2)

En 2012, les gens les moins capables de naviguer dans la complexité des actions erratiques du gouvernement se trouvent dans la pire situation économique depuis des générations. Et la raison pour laquelle les moins instruits et les plus jeunes de notre société sont tellement mal lotis ne tient pas à ce que nous avons trop peu de redistribution conforme à la lutte des classes, mais à ce que nous avons au contraire trop de redistribution. Surtaxer les gens qui travaillent et aider les gens qui ne travaillent pas a des conséquences.

Sur une base partisane, le gouvernement a édicté les règles mêmes qui ont créé l'actuelle répartition très inégale des revenus. Et puis il a utilisé le désespoir créé par sa politique de redistribution pour taxer davantage les riches et les sociétés. Comme mon ami Jack Kemp avait coutume de dire, "Vous ne pouvez pas à la fois aimer et détester les chefs d’entreprise." La croissance économique peut être réalisée grâce à une taxe forfaitaire en conjonction avec un filet de sécurité pour les plus faibles. C’est la seule façon d'augmenter les revenus de tous les ménages.

Quand il s'agit de l'efficacité économique, rien ne vaut un faible taux d'imposition forfaitaire. Comme je l'ai expliqué dans un éditorial au printemps dernier, pour chaque dollar de revenus nets perçus par le fisc, il ya un supplément de 30 centimes payés de leur poche par les contribuables pour que leur déclaration soit conforme au code des impôts. (3) Cette inefficacité est scandaleuse. La flat tax de M. Gingrich va beaucoup plus loin que le plan de M. Romney.

La proposition de M. Gingrich n'est pas neutre pour les recettes, et elle ne devrait jamais l'être. S'il y a une évidence dans la politique budgétaire, c'est ceci : «Les dépenses inutiles croîtront toujours au niveau des recettes budgétaires. Que vous soyez en Grèce, à Washington, ou en Californie, les dépenses excessives tuent la prospérité. » La flat tax de M. Gingrich, avec sa proposition de budget équilibré, mettrait un terme aux dépenses excessives et signerait le retour à la solidité financière de l’Amérique. Aucun autre candidat n’a un tel programme pour y parvenir.

Arthur B. Laffer

M. Laffer est co-auteur avec Stephen Moore du livre paru en 2010 : «Retour à la prospérité : Comment l'Amérique pourra retrouver son statut de superpuissance économique» aux éditions Threshold .

Notes du traducteur

(1) Les énarques omnipotents n’ont jamais créé de richesse mais se contentent de la redistribuer pour appauvrir davantage notre nation. Aux trente glorieuses marquées par une faible fiscalité en France (prélèvements obligatoires inférieurs à 33%) ont succédé les trente piteuses avec une forte augmentation de la fiscalité. (56% aujourd’hui). Il ne faut pas chercher plus loin la cause de l’arrêt de la croissance en France.

(2) Le président Obama a le triste privilège d’être le président des coupons de rations alimentaires des pauvres. Il n’y a jamais eu autant d’assistés en Amérique. Le socialisme conduit toujours à la pauvreté.

(3) Le code des impôts est une usine à gaz qui nécessite les services d’un expert fiscal pour faire une déclaration de revenus.



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