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16/2/13 Claude Reichman
    Et vous ne devinerez jamais ce qu’il s’est passé :
                               une inondation !

La France s’écroule ! Mais le débat public dans notre pays porte sur tout sauf sur cela. On dirait un secret de famille dont on est convenu de ne jamais dire un mot. On en est même arrivé à ne recruter dans les débats des radios et des télévisions que des participants au message apaisant, et quand on n’en trouve pas, on sélectionne ceux qui acceptent le marché qu’on leur met en main : vous venez pour dire qu’il y a des éléments d’espoir dans la situation, ou bien vous ne venez pas. Et la plupart d’entre eux viennent ! C’est ainsi qu’on a pu voir il y a quelques jours, dans une émission d’une chaîne publique, deux économistes réputés jusqu’à présent pour leur analyse pessimiste et leur franc parler s’écrier que l’euro était sauvé et l’épargne des Français à l’abri. Les miracles n’ont pas lieu qu’à Lourdes !

Naturellement, cette entreprise d’intoxication ne trompe pas grand monde, sauf les politiciens qui prennent la bulle médiatique pour la France. Le peuple, quant à lui, fort de son contact permanent avec la réalité, sait très bien ce qu’il en est. Et voit que notre pays sombre, dans le silence et l’inaction de ses élites. Cette trahison le bouleverse au plus profond de lui-même. Au point de lui faire perdre ses réflexes naturels qui le conduiraient à exiger des comptes de la part des responsables et à les malmener sévèrement. Telle est l’explication de l’étrange apathie qui règne en France et qui ne durera pas plus que le calme précédant la tempête.

Nous sommes malades de trop dépenser ! Et de le faire à crédit. Il n’y a pas d’autre explication à la crise actuelle. Les économistes qui ont le droit de s’exprimer dans les médias officiels expliquent que la rigueur serait mauvaise parce qu’elle réduirait encore notre « croissance », qui est de zéro. C’est en effet probable, mais cela ne durerait pas. Au contraire, le maintien de dépenses publiques excessives et à peine diminuées ralentit la chute, mais seulement jusqu’au moment – et nous y sommes arrivés – où elle va s’accélérer, et ne laisse aucun espoir de redressement.

Tel est l’enjeu pour notre pays. On attend un sursaut de la part des politiciens et des médias pour qu’ils l’exposent aux Français. Mais il n’aura pas lieu. Ils sont à un tel stade d’affaissement moral que la simple idée de se reprendre les révulse et même les terrorise. Tout au plus sont-ils capables de nous lancer, comme dans le célèbre film «Pépé le Moko » : « Vous n’avez pas honte de vous attaquer à un lâche ? »

Il ne nous reste donc plus qu’à attendre l’évènement qui déclenchera le tsunami final. Quel qu’il soit, il ne peut qu’avoir lieu, puisque rien n’est fait pour en empêcher la survenue. En de tels moments, il faut se rapporter à l’histoire. Elle nous enseigne que les deux causes qui provoquent les révolutions sont les défaites militaires et les crises financières. La première est aujourd’hui exclue, même en cas d’enlisement au Mali. La seconde est en revanche programmée. A la croissance zéro va succéder la récession, avec des dizaines de milliards d’euros supplémentaires à trouver pour maintenir à flot le Titanic. Ce seront donc, conformément à la ligne actuelle de nos gouvernants, beaucoup d’impôts en plus et aucune dépense en moins, ce qui ne fera qu’aggraver l’effondrement économique et provoquera la crise politique majeure que les Français lucides voient depuis longtemps poindre à l’horizon.

Le désarroi du peuple sera alors immense. Car même ceux, nombreux, qui disent que « tout cela finira mal », gardent au fond d’eux-mêmes l’espoir irrationnel que « cela pourrait finalement s’arranger ».

Pour ceux de nos lecteurs qui ne se contentent pas des mots et veulent aussi des images, qu’ils veuillent bien se reporter à leurs archives ou à la riche mémoire d’Internet. Qu’ils cherchent, par exemple, les photos de la tempête Xynthia. Ils y verront des centaines de maisons sous les eaux, car construites en zone inondable. Et vous ne devinerez jamais ce qu’il s’est passé : une inondation !

Bon, comme vous avez les images, je ne vous fais pas un dessin !

Claude Reichman
Porte-parole de la Révolution bleue.


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