www.claudereichman.com


Accueil | Articles | Livres | Agenda | Le fait du jour | Programme

A la une

10/4/13 Charles Gave
           Socialisme et corruption, c’est tout un !

Tout le monde se souvient du Tartuffe de Molière.

Donnant des leçons de morale à tout le monde, sur tous les sujets (« Cachez ce sein que je ne saurais voir »), il capte la confiance de celui qui l’a hébergé (Orgon) et manœuvre pour que ce dernier lui donne tous ses biens, dépouillant ainsi toute sa famille. Seule une intervention du roi (à laquelle on ne croit guère) en fin de pièce empêche l’horrible Tartuffe de jouir tranquillement des biens qu’il avait volés.

Remplaçons Tartuffe par le Parti socialiste et Orgon par la France et nous avons exactement le même scénario.

Notre nouveau Tartuffe, le Parti socialiste, entend accaparer tous les biens produits par les Français depuis la nuit des temps, alors qu’aucun de ses membres n’a jamais rien fait de ses dix doigts. Comme le Tartuffe, ils se servent de la « morale »….pour voler les autres. La « morale » est utilisée par nos socialistes comme un instrument de domination sur les autres et non pas comme quelque chose qui doit être vécu intérieurement.

Cette hypocrisie, qui autorise une captation illégitime des biens que dans toutes les autres civilisations on appelle « vol », voilà qui toujours et partout a amené un appauvrissement général, comme le décrit si bien Molière (ou la parabole du Maître et de la Vigne dans le Nouveau Testament), et tel est le scénario qui se déroule sous nos yeux.

Comme Tartuffe, nos thuriféraires du « partage » (mot technique pour designer ce qui est en fait un vol) nous assurent qu’ils sont du bon côté de la « morale ». Eux, ils sont « bons », leurs opposants sont « méchants ». Voilà une catégorie qui n’a rien à voir avec la politique.

Eux, ils cherchent « le bien commun », tandis que leurs opposants ne cherchent qu’à s’enrichir personnellement. Voilà une distinction qui n’a rien à voir avec l’économie.

La France, bonne fille de l’Eglise catholique, où ce genre de discours a beaucoup sévi - ce qui est une remarque contre un certain clergé et non contre l’Eglise -, convaincue de la pureté de leurs intentions, leur a donc confié le pouvoir politique, alors qu’ils exerçaient quasiment déjà tous les autres pouvoirs …

Hélas! Celui que la nouvelle Eglise avait mis en position de ruiner Orgon légalement se révèle d’un seul coup être une crapule, sans aucune morale personnelle, qui ayant déjà dépouillé des gens dans une vie antérieure avait mis le produit de ses forfaits à l’abri des montagnes helvètes. A moins qu’il ne s’agisse d’un lampiste, allez savoir avec ces grandes consciences…

Du coup, la grande confrérie des Tartuffes panique un bon coup et se met à crier « haro sur le baudet » qui a dévoilé le pot aux roses (un baudet qui dévoile le pot au roses, l’image est …hardie, mais rien ne me fait peur). Le danger pour tous nos Tartuffes est en fait que le voile ne se déchire et que les Français se rendent compte d’un seul coup et tous ensemble qu’ils sont gouvernés par des hypocrites malhonnêtes.

Le coup était déjà passé bien prés avec l’affaire ou les affaires DSK, mais voilà qui commence à faire un peu désordre. Cahuzac+ DSK = Doute existentiel sur la qualité de nos élites, voilà qui est dangereux.

Ils essayent donc d’expliquer qu’il s’agit là d’une faute « individuelle », que cela n’a rien à voir avec eux, que leurs intentions étaient et restent pures et qu’il ne faut pas oublier que le vrai ennemi n’est pas celui qui vole la richesse, mais celui qui la crée, la palme revenant à un article de Libération expliquant que le crime de M. Cahuzac trouvait sa source dans le … libéralisme ambiant !

La France, comme chacun le sait, a une presse de qualité qui ne survivrait pas une seconde sans les subsides de l’Etat. D’où la farouche indépendance dont elle fait preuve sans arrêt dans la recherche des vraies responsabilités. Mais est-il bien certain qu’il s’agisse là d’un crime individuel ?

Se pourrait-il que ce soit non pas la pratique du socialisme par certains qui serait fautive, mais l’essence même de cette nouvelle religion qui soit pourrie ? En toute honnêteté, je me contrefous de M. Cahuzac et de ses turpitudes. La réalité est que socialisme, tartufferie et crime sont consubstantiels et qu’il ne peut pas en être autrement.

Revenons à la source de toute vraie corruption, qui n’est jamais l’argent mais le pouvoir. Le corrompu est toujours quelqu’un qui dispose d’un pouvoir politique et qui se fait acheter. De nombreuses études ont été faites sur la corruption dans tous les pays du monde, des classements sont publiés chaque année, des think tanks se penchent sur ces problèmes en temps réel, et les conclusions sont toujours les mêmes: ce qui crée la corruption, c’est l’accès sans contrôle des détenteurs du pouvoir politique à de l’argent qu’ils n’ont pas gagné.

Mettez des hommes face à la possibilité de transformer de l’argent public en de l’argent privé, et un certain nombre d’entre eux succomberont à la tentation. C’est ainsi, et cela se passera toujours de la même façon. En fait, dans tous les classements internationaux de la corruption, il existe une corrélation quasiment parfaite entre le poids de l’Etat dans l’économie et l’indice de corruption, et c’est bien normal, il ne peut pas en être autrement.

Et comme le poids de l’Etat ne cesse d’augmenter dans notre économie (à cause des socialistes certes, mais aussi hélas à cause d’une droite française stupidement étatiste), la France ne cesse de reculer dans tous ces classements pour se retrouver au niveau de pays assez peu réputés pour l’éthique de leur classe politique. Et le pire est que la population s’y habitue et trouve cela « normal ».

Prenons quelques exemples de corruption patente et qui pourtant n’ont alarmé personne :

- Un président de la République a un enfant adultérin, ce qui ne me regarde pas et dont je me contrefous. Il fait entretenir cet enfant par les deniers publics, ce qui constitue un délit habituellement appelé « abus de biens publics ». Corruption.

- Un autre président de la République vit avec une compagne avec laquelle il n’est pas marié. Il n’existe donc aucun lien juridique entre eux. C’est son droit et je n’ai rien à en dire. La République, c’est-à-dire nos impôts, entretient à grands frais un secrétariat pour cette personne et la défraie de tous les voyages qu’elle effectue. La République n’a pas à entretenir les Pompadour de nos élus. Corruption

- Les journalistes bénéficiaient d’un abattement fiscal de 7 500 euros par an. Cet abattement fut supprimé par Chirac. Cette suppression fut confirmée par Sarkozy. L’une des premières décisions de M. Hollande une fois élu fut de rétablir ce privilège, alors même que la France est dans une situation fiscale épouvantable. Celle qui menait le combat pour ce rétablissement se trouve être la compagne du Président, mentionnée plus haut, et qui est journaliste. Trafic d’influence et corruption.

Le sommet de l’Etat donne l’exemple, comme chacun peut le voir tous les jours.

Descendons un peu.

La France, à population égale, a 40 % de fonctionnaires de plus que l’Allemagne. Pourquoi ? Parce que de petits barons locaux, tels que les Guérini à Marseille, ont accès à de l’argent public sans contrôle aucun et s’en servent pour se constituer des clientèles électorales en embauchant sur ces fonds des gens qui n’ont rien à faire (voir le livre « Absolument débordée » de Zoé Shepard). Trafic d’influence et corruption.

Le lecteur aura compris… Comme le disent les Chinois, les poissons pourrissent par la tête. Et nos poissons ne sentent pas bon, mais pas bon du tout. Et ils ne savent même plus qu’ils puent ! Cela confirme une vieille vérité de la science politique : dans un pays, plus la classe dirigeante parle de quelque chose, moins cette chose est présente dans la réalité. Tout le monde se souvient de la République démocratique allemande (RDA), qui n’était ni républicaine, ni démocratique ni allemande.

Aujourd’hui toute la classe jacassière, comme l’appelait Raymond Barre, ne parle que de « morale », tout simplement parce que celle-ci a complètement disparu de l’espace public. De même « on »ne parle que de croissance économique et d’emplois, alors que toutes les décisions prises leur sont hostiles. Bel exemple de « pensée magique ».

Mais il y a plus grave.

Abélard, le grand philosophe français du XIIe siècle, a introduit une distinction essentielle entre la morale et le droit, et cette distinction a permis l’émergence de la société civile et de la démocratie chez nous. Une faute contre la morale s’appelle un péché et punir un péché ne relève en rien de la loi.

Un crime par contre relève de la loi et met en œuvre, pour être puni, le privilège de la violence légitime dont seul l’Etat dispose. Les socialistes, en parlant sans arrêt de « morale », essaient de réintroduire dans la société la punition du péché, ce qui est un recul juridique inimaginable dans la mesure où cela donne au clergé de leur nouvelle religion le droit de punir des intentions et non pas des délits.

Le clergé socialiste a donc accès à la violence légitime pour punir ceux dont ce même clergé pense qu’ils ont commis des péchés. Quel recul !

Parallèlement, ce même clergé s’octroie le privilège de ne pas sanctionner ce que la loi définit comme un crime, puisque dans leur morale à géométrie variable, n’est un crime que ce qu’ils ont décidé après coup de qualifier ainsi. C’est ce à quoi fait allusion Mme Taubira quand elle dit qu’il faut débarrasser nos lois de leurs relents judéo-chrétiens. Le but est donc bien de remplacer un droit objectif, fondé sur les dix commandements, par une morale subjective fondée sur les intentions et non pas sur les résultats.

On remplace « Tu ne voleras point », ce qui est assez clair, par « Tu pourras voler si la majorité décide que la personne que tu voles est trop riche » (« Je hais les riches… »). Or une société ne peut être fondée sur la morale, elle ne peut être fondée que sur le droit, et cette réalité est aussi l’essence même du libéralisme. Dans une société libérale, Tartuffe ne peut voler son argent. Il doit le gagner.

Le Saint Patron du socialisme est et a toujours été Tartuffe, nous en avons des preuves éclatantes tous les jours. Et jamais plus que quand les socialistes sont au pouvoir.

Charles Gave


Accueil | Articles | Livres | Agenda | Le fait du jour | Programme