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29/11/16 Claude Reichman
     
                 Fillon : en route pour le drame !

Quelques minutes suffisent, en politique comme en histoire, pour sceller le destin d’un homme et d’un pays. C’est ce qui s’est produit le 28 novembre 2016 à 20 h 15 au journal de France 2. Invité au lendemain de sa victoire éclatante à la primaire de la droite et du centre, François Fillon a démontré qu’il n’est qu’un politicien ordinaire, qui ne sait pas que l’histoire est tragique.

Déjà attaqué par tout ce que le pays compte de communistes et de gauchistes au sujet de son projet de réforme de la Sécurité sociale, François Fillon s’est couché de tout son long, assurant que ce qu’il veut, c’est la sauver, et que d’ailleurs il l’a déjà sauvée, en tant que premier ministre, par sa réforme des retraites en 2003.

Confier le gros risque à la Sécurité sociale et le reste aux mutuelles, comme le projette M. Fillon, c’est ne rien faire d’autre que ce qui existe actuellement. On reste confondu qu’au lendemain d’un véritable plébiscite qui l’a posé en sauveur de la nation, François Fillon se soit précipité à la télévision pour y défendre le statu quo et dévider des banalités. De son entretien avec M. Pujadas, on retiendra notamment qu’il a rencontré dans la journée Eric Woerth et Laurent Wauquiez pour parler de l’organisation du parti. Tremblez mânes du général de Gaulle !

La France est endettée de 2170 milliards d’euros. Cette dette est détenue au deux tiers par des étrangers qu’on ne pourra pas spolier comme les épargnants français. Nous sommes en train d’assister à la remontée des taux d’intérêts, qui va rendre la dette insupportable.

Rappelons que la France emprunte actuellement près de 200 milliards par an non pour investir mais pour rembourser les dettes arrivées à échéance. Autrement dit, ce n’est pas de la rigueur qu’il va falloir mettre en œuvre, mais un véritable plan de survie.

Français Fillon nous dit que ce qu’il veut, c’est « redresser le pays ». Sa marge de manœuvre est nulle s’il renonce à une réforme drastique de la protection sociale. Celle-ci représente 750 milliards d’euros par an. C’est là, et nulle part ailleurs, qu’on peut faire des économies substantielles, par l’institution de la concurrence. Ce qui sera économisé retournera dans la poche des entreprises et de leurs salariés, à qui l’on a volé cet argent au nom de la « solidarité ». L’économie repartira, créera à nouveau de la richesse, et celle-ci permettra à la France de se sauver de la faillite, celle que le même François Fillon dénonçait déjà en 2008.

M. Fillon a publié un communiqué le 24 novembre dernier dans lequel il déclare : « La liberté est au cœur de mon projet santé, comme la liberté est au cœur de mon projet pour la France. » Sur France 2, il n’a même pas prononcé le mot ! Il aura ainsi battu le record du monde de vitesse du reniement.

La réalité que les Français vont découvrir avec effroi est qu’on leur a vendu un produit frelaté. Ils ont cru faire l’acquisition d’un homme d’Etat, on leur a livré un politicien usagé.

L’avenir de la France est sombre. Si M. Fillon est élu président de la République, il sera emporté par l’émeute en quelques mois pour ne pas s’être fait des alliés des 3 millions de chefs d’entreprise et des 16 millions de salariés du secteur privé, qui attendent désespérément l’embellie économique issue d’une baisse drastique des charges sociales.

L’émeute est toujours un drame quand elle frappe un grand pays. Car tout y prend une dimension exceptionnelle. Voilà à quoi M. Fillon condamne la France. Franchement, si c’était pour faire du Juppé, pourquoi n’a-t-il pas laissé ce dernier se charger du travail, lui qui avait déjà réussi à soulever le pays en1995 !

En ce qui nous concerne, nous allons redoubler d’efforts pour réaliser ce que les politiciens sont décidément incapables même d’imaginer : rendre aux Français leur argent pour sauver la France !

Claude Reichman



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