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19/1/06

Honteux ! Pour l'Education nationale, l'enseignante poignardée l'avait bien cherché !

Si l'enseignante poignardée au lycée Louis-Blériot d'Etampes l'a été, c'est bien de sa faute et elle n'a à s'en prendre qu'à elle-même. Telles sont en substance les conclusions du rapport administratif sur ce drame rédigé par deux inspecteurs généraux de l'éducation nationale. Alors que la jeune femme grièvement blessée par un élève se plaint de n'avoir été ni écoutée, ni soutenue, ni protégée par sa hiérarchie, les deux inspecteurs absolvent totalement cette dernière : " Nous n'avons pas établi de faute caractérisée des responsables de l'établissement scolaire, de l'inspection pédagogique, de l'inspection académique ou du rectorat. Nous n'avons pas établi non plus de lien direct entre le geste de l'élève qui a agressé Mme Montet-Toutain et le climat qui régnait au lycée Louis-Blériot. "

Pour en savoir plus sur l'état d'esprit sous-jacent à ce rapport, il faut se rapporter au grand article que lui consacre Le Figaro du 18 janvier 2006. Le journal indique que l'enquête des inspecteurs généraux " n'établit pas qu'il y a eu menace de viol et de meurtre", mais que ceux-ci " reconnaissent qu'il y a eu signalement d'agression verbale à caractère sexuel ". Il ne pouvait pas en être autrement : " Jeune, jolie et volontiers séduisante, écrit Le Figaro, la victime était une cible toute désignée pour les élèves ". De plus, note le journal, Karen Montet-Toutain " aurait, selon plusieurs sources, une haute idée d'elle-même ".

La véritable coupable ne peut donc être que la victime elle-même, car ce lycée professionnel, " hormis les incivilités, n'était pas considéré comme un établissement violent ou sensible ". Pourtant, concède Le Figaro, " en 2000 et en 2005, l'inspection générale avait déploré l'absentéisme scolaire et la concentration d'élèves en difficulté au sein du lycée ". Tiens ? N'est-ce pas précisément le cas de l'agresseur, déscolarisé pendant deux ans, exclu temporairement une semaine avant l'agression et montrant, selon Mme Montet-Toutain, " des signes de quelqu'un qui n'était pas adapté à notre établissement " ?

Alors " la version de l'enseignante mise à mal ", comme le titre Le Figaro ? Pas du tout. Ce qui est mis à mal, c'est le refus systématique de l'Education nationale, comme de toute administration française, de reconnaître ses fautes, et aussi la réputation du Figaro. Car il y a bien longtemps qu'on n'avait pas lu dans la presse un article aussi scandaleux et honteux que celui dont il s'agit ici. Et si vous voulez que nous le traduisions en langage populaire, il dirait ceci : Cette prof était une allumeuse et une prétentieuse, bien fait pour elle ! Alors, toujours en langage populaire, voici ce que nous disons à ceux qui, pour se protéger ou pour protéger le pouvoir, traitent ainsi une innocente victime : Bande de salauds !

Claude Reichman
Porte-parole de la Révolution bleue

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