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27/11/14 Henri Dumas
              Vers la création d’un ministère des
                           anciens combinards !

Notre président est sens dessus dessous. On le comprend, chez ses amis c’est l’hécatombe. Kader Arif – ou plutôt Kader S’Anfa – quitte ses fonctions de secrétaire d’Etat aux anciens combattants.

A quelque chose malheur est bon. D’une part la fonction abandonnée par Kader, d’autre part le nombre de victimes chez ses amis interpellent notre président. Au point que, de sources bien informées, on apprend qu’il envisage de remanier le gouvernement et d’introduire un nouveau ministère, le ministère des anciens combinards.

Si je peux me permettre, c’est la première bonne idée que je vois jaillir du cerveau engourdi de notre président. On peut le dire sans retenue : « Voilà une idée qu’elle est bonne. »

Enfin, une organisation étatisée, reconnue, de la combine. Voilà un ministre qui ne va pas chômer et qui n’aura pas à démissionner à tout bout de champ. Les choses seront claires, et le travail ne va pas manquer.

L’organisation du ministère lui-même

La tâche est si vaste qu’un ministère à Paris n’y suffira pas. La décentralisation étant un des moteurs essentiels de la combine, le ministère qui la prend en charge se devra d’avoir des représentations à tous les échelons de la décentralisation.

Il y aura donc des représentations régionales, départementales et communales. On imagine aisément les possibilités de combines inépuisables à l’occasion de la mise en place de ces représentations. Combines lors du choix des implantations, de la construction des bureaux, de leur ameublement et du recrutement des salariés. Rien que de très naturel me direz-vous ? En effet, mais à grande échelle et enfin légalement.

Bien entendu, le ministre en charge de cet immense programme, qui va générer emplois et richesses et amener très légitimement notre pays au premier rang de la combine mondiale, devra avoir les moyens de ses ambitions. Probablement en déplacements permanents, le ministre et ses collaborateurs devront disposer de plusieurs avions, voitures et même peut-être TGV spéciaux. L’urgence de leur mission ne leur permettra pas d’utiliser le matériel déjà existant pour les autres ministères. C’est autant de travail pour Dassault, Porsche, Mercédès et Alstom. Réjouissons-nous.

Police et justice

La combine ne pourra s’épanouir pleinement que si elle est régulée, protégée par la loi. Une police spéciale sera créée pour rechercher ceux qui pourraient vouloir entraver les combines. Le recrutement pourra se faire au sein des forces actuelles de police ou des agents des impôts. La Police des combines française (PCF), n’en doutons pas, sera d’excellent niveau.

Mais que pourrait-elle faire sans tribunaux spéciaux ? Il sera donc mis en place des Tribunaux des combines (TC). Ces tribunaux ne seront pas très différents de ceux que nous connaissons actuellement, dans la forme. Dans le fond, ils seront sans doute au départ obligés de fonctionner sur directives, le code des combines n’étant qu’oral à ce jour et restant à insérer dans la loi sous sa forme écrite.

Représentation et communication

Comme pour toute activité sociale ou politique, l’intention est illusoire, seules la représentativité et la communication sont essentielles.

Le ministère des anciens combinards doit avoir un hymne, un chant que tous entonneront le jour férié dédié aux anciens combinards, probablement le 30 février, jour de la Saint Glandu.

Le chant des courtisans

Il est en cours de création. Yannick Noah s’en occupe avec Goldman, Sardou, Mireille Mathieu et toute la clique. On connait les premières paroles, qui ont fuité :

“Ami entends-tu le bruit doux des bakchichs qu’on empoche,
Ami de Bercy racle bien jusqu’au fond de leurs poches,
Ami laisse leur le travail, les soucis et la poisse,
Ami sois élu, et après combinons tous les deux sans angoisse”….

La musique n’est pas encore écrite, si vous avez une idée en tête n’hésitez pas à en faire part aux responsables : Cellule brainstorming, Ministère des anciens combinards en formation, Elysée – 75000 Paris

L’ami bien placé est un élu, évidemment

Toute la question est là. Chacun doit avoir, dans le cadre d’une combine globale, un ami bien placé. C’est lui le pivot de toute combine efficace.

Vous pouvez le contacter après son élection, mais c’est plus cher. La meilleure solution est de l’aider dans son élection. Cette deuxième solution comporte le risque d’échouer, d’autant que les combines étant de plus en plus lucratives les candidats sont de plus en plus nombreux et, évidemment, les risques d’échec augmentent avec le nombre.

Cependant, si vous n’êtes pas une multinationale, ne rêvez pas, la combine avec l’élu en place est hors de portée, à moins qu’il ne soit élu en Creuse ou en Lozère, et encore…

Vous pouvez vous contenter d’un ami fonctionnaire bien placé. Mais attention, en cas de grosse opération vous serez quand même obligé de financer un élu, donc double dépense. Alors qu’en traitant directement avec l’élu, il se charge de la part du fonctionnaire.

Et puis, l’élu est structuré, vous pouvez payer la facture en donnant à son parti, alors que le fonctionnaire vous demandera un paiement direct. Paiement qui, jusqu’à ce jour béni, n’était pas déductible (sauf à l’international), mais qui évidemment le sera avec ce nouveau ministère et l’entrée en vigueur du code de la combine.

La bonne prospective

Aucun doute c’est l’écolo. N’allez pas vous investir ailleurs. L’écolo tient les clefs de tout. C’est lui qui fait que votre activité bouche ou débouche le trou de l’ozone.

C’est lui qui vous fait diable ou messie, saint ou sorcier, riche ou brûlé en place publique.

Alors, inscrivez-vous au parti écologiste, ayez une activité bio incluant si possible le vent et le soleil, avouez votre amour immodéré du partage, de la gratuité, affirmez votre zénitude, et vogue la galère, le monde de la combine est à vous.

Vous pouvez même envisager d’être le premier ministre à être nommé à la tête du ministère des anciens combinards naissant. Bonne chance.

Henri Dumas

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