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22/4/13 Thierry Desjardins
        Les Français ne supportent plus Hollande !

Les réactions des Français à la libération de nos otages du Cameroun sont très révélatrices de l’état d’esprit de nos compatriotes, aujourd’hui, en face du pouvoir.

Personne ne doutant que Paris ait payé, d’une façon ou d’une autre, les terroristes islamistes pour récupérer cette famille, on reproche à François Hollande d’avoir oublié l’engagement qu’il avait pris solennellement de ne jamais payer les preneurs d’otages et on l’accuse donc d’avoir cédé.

Il est vraisemblable que s’il n’avait pas cédé et qu’on avait appris que les quatre enfants et les trois adultes de cette famille avaient été exécutés par les terroristes, la France entière aurait accusé le président de la République d’avoir laissé assassiner nos compatriotes.

Désormais, quoi qu’il fasse ou ne fasse pas, François Hollande est la cible de toutes les récriminations, aussi bien de la droite que de la gauche, et perd des points dans tous les sondages, aussi bien chez les ouvriers que chez les cadres supérieurs.

Certains l’accusent de ne pas vouloir tenir compte des centaines de milliers de manifestants qui envahissent les rues pour protester contre le mariage homosexuel, lui qui avait pourtant traité Sarkozy de tous les noms quand celui-ci n’avait pas voulu capituler devant les manifestants qui s’opposaient à la réforme des retraites. Mais il est évident que s’il annonçait demain que, tout voté qu’il soit, le mariage « pour tous » ne serait pas appliqué (comme Chirac l’avait fait pour le CPE de Villepin) tout le monde lui tomberait dessus à bras raccourcis. A commencer, bien sûr, par sa propre majorité. Mais l’opposition ferait des gorges chaudes de cette nouvelle volte-face.

Depuis le début de son règne, Hollande a déjà dû reculer, pour ne pas dire capituler pour un bon nombre de ses promesses : le vote des étrangers, le non-cumul des mandats, les 75%, etc. Or, bien souvent, ceux-là mêmes qui s’opposaient hier, généralement à juste titre, à ces mesures idéologico-démagogiques, soulignent aujourd’hui à plaisir que ce type ne sait pas ce qu’il veut, qu’il est incapable de tenir ses engagements et qu’il est donc inapte pour la fonction suprême qu’il occupe depuis près d’un an.

Curieusement les Français, qui sont toujours divisés sur tous ces thèmes, se retrouvent unanimes pour estimer que François Hollande n’est, en effet, qu’« un commandant de pédalo » ou « une petite fraise des bois », comme nous l’avaient d’ailleurs affirmé Mélenchon et Laurent Fabius qui le connaissaient mieux que nous.

Aujourd’hui, les Français protestent moins contre tel ou tel projet du chef de l’Etat que contre sa présence même à l’Elysée. S’ils sont nombreux à ne pas vouloir du mariage homosexuel ou du vote des étrangers, ils sont encore plus nombreux à ne plus vouloir de François Hollande lui-même. Trop mou, trop incertain, trop flottant dans un costume beaucoup trop grand pour lui. C’est un rejet qu’on pourrait qualifier de « physique ». Les Français ne le supportent plus. Son anti-sarkozisme ne plaît plus à personne. Sa « normalité » exaspère, à force de n’être que de la médiocrité.

Le cocasse c’est que Hollande connaît, moins d’un an après sa victoire, le sort qu’avait connu Sarkozy pendant les derniers mois de son quinquennat. Le même rejet de sa personne. « Le petit » en faisait trop, « le gros » n’en fait pas assez, et les résultats de la politique de l’un comme de l’autre sont tout aussi catastrophiques.

On dira que les Français ne sont jamais contents. On peut dire aussi qu’ils n’ont décidemment pas de chance. Mais, c’est bien connu, les électeurs n’ont jamais que ce qu’ils méritent…

Thierry Desjardins

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