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22/6/19 | Claude Reichman |
La chute de Macron est programmée !
Regardez bien la carte qui illustre cet article. Elle dit tout de l’avenir de Macron et, au-delà de lui, du régime politique français. Cette carte montre, en couleur orange, les départements où, aux élections européennes de 2019, le vote Macron est arrivé en tête, et, en couleur violette, ceux où c’est le vote Le Pen qui domine. Un simple coup d’œil suffit pour constater que le président de la République n’est fort qu’à Paris et dans quelques bastions provinciaux, et que le reste de la France est un immense océan de mécontentement. La situation du pays permet d’affirmer que les bastions où Macron résiste encore ne vont pas tarder à être submergés les uns après les autres, ou tous ensemble. Il ne restera plus au président que Paris, et sans doute pas pour longtemps, la capitale traduisant toujours – et parfois à l’excès – les grands mouvements de l’opinion. La chute de Macron est donc programmée, et n’attendra peut-être pas la prochaine élection présidentielle. C’est bien le mouvement des gilets jaunes qui aura été à l’origine de son éviction, et donc du changement de régime politique de notre pays, car on n’imagine pas qu’un système aussi massivement contesté puisse survivre. Macron a été élu par un pays conscient de la nécessité de grandes
réformes. Mais il n’était pas l’homme de la situation. Issu de la
technocratie et n’aimant pas le peuple, il ne pouvait qu’échouer et se
faire détester. Plus rien ne le rachètera aux yeux des Français, qui lui
ont d’ores et déjà, dans leur esprit, signifié son congé. Une telle réforme peut se faire sans drames. Elle peut aussi
occasionner de terribles violences. Tout dépend de la façon de la mener.
Les hommes et les femmes politiques qui ont réussi cette épreuve ont
toujours su faire preuve de pédagogie. Encore faut-il qu’on leur en
laisse le temps. La révolte des gilets jaunes a montré que les Français n’étaient pas
résignés. Certes les propositions des manifestants n’ont pas été à la
hauteur des problèmes, mais ceux-ci ont été très justement posés. Si les
médias avaient joué leur rôle, notamment en se donnant des consultants
dignes de ce nom, on aurait pu voir émerger un consensus réformateur
crédible. A cet égard, tout reste à faire. La « chose considérable » d’aujourd’hui, c’est le remplacement du régime que De Gaulle, en son temps avait institué pour redonner force à la France et que celle-ci, à présent, ne supporte plus. « Vaste programme », aurait dit le Général. Vaste programme en effet. Claude Reichman
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