www.claudereichman.com


Accueil | Articles | Livres | Agenda | Le fait du jour | Programme

A la une

8/3/06 Général Bigeard

La France a besoin d'un choc salvateur

Constat de faillite

Aujourd'hui, rares sont ceux prêts à tout donner sans rien demander, comme le faisaient les hommes que j'ai commandés. Ceux qui sont dans cet état d'esprit, et heureusement il en reste, passent pour être des naïfs, des idéalistes d'un autre temps. Ce qui m'inquiète, de nos jours, ce qui m'obsède presque, c'est le pourrissement moral d'un pays où toutes les valeurs fichent le camp : plus aucun idéal, la notion de patrie a disparu ou est présentée comme dépassée, ringarde. Plus aucun souci de la grandeur de la France, goût de l'effort dévalué et découragé sur tous les plans, perte du respect dû aux anciens, formation civique délabrée et impuissante, quand elle existe … et tant d'autres constats douloureux.

Ce constat désabusé, ce constat de faillite, de faillite morale d'abord et avant tout, je lui ai donné un nom: c'est la "démolisation", mélange de démolition et de démobilisation.
Les deux mamelles funestes auxquelles notre pays se nourrit depuis maintenant plus d'un quart de siècle.

Le problème dépasse les simples indélicatesses financières, ou les magouilles peu glorieuses, de certains. Non, ce à quoi je veux faire allusion, c'est cette impression que le monde politique a complètement abdiqué. Il n'est plus capable de sécréter en son sein une ambition pour la France, portée par un dirigeant prêt à la mettre en oeuvre et à donner à ses concitoyens la fierté d'être français.

Défense nationale

La capacité d'un pays à résister par les armes à un adversaire est quelque chose d'absolument vital et crucial. Vital pour l'existence de la France et crucial pour l'esprit de combat qui doit animer ses habitants. Dans ce domaine, il n'y a aucune économie à faire. Bien au contraire. On doit plutôt rompre avec une politique du " flux tendu " qui porte en permanence nos forces armées à l'extrême limite, ou presque, de leur point de rupture. Tout cela à cause d'une professionnalisation bâclée, d'une " avancée " démagogique, la fin de la conscription, que rien n'est venu remplacer.

La conscription, on le sait, je suis pour. "J'étais" pour, devrais je dire ! Elle est, selon moi, l'outil idéal pour donner aux jeunes la fierté d'être français et pour entretenir cette fierté. Elle permet de dépasser les clivages sociaux et de faire vivre concrètement ce qui compose la nation et sa défense par les armes.

Réarmement moral: il n'y a aucun domaine dans lequel cette expression soit mieux choisie que dans celui de la Défense. Voilà pourquoi je suis partisan d'une forte augmentation du budget consacré aux armées, ainsi que de l'effectif des personnels affectés à la défense du pays.

Constitution européenne

Ce texte, j'ai voté contre, parce qu'à mes yeux il ne répond pas à l'attente des citoyens de l'Union européenne. Je revois Chirac et Schröder, se tenant la main, se congratulant d'être les leaders de l'Europe. Or la France et l'Allemagne étaient malades. L'association de deux malades n'a jamais donné la santé !

Turquie

Pour moi, la Turquie est le prochain enjeu majeur de l'islamisme.
La Turquie est une puissance en partie européenne, qui souhaite s'intégrer très rapidement à la construction politique qui lie vingt cinq États du Vieux Continent.
La Turquie, le rêve inespéré de tout islamiste. À contaminer de toute urgence !
Les grandes manoeuvres ont d'ailleurs déjà commencé. On le sait, le parti au pouvoir à Ankara se définit comme " islamiste modéré ". Je ne vois pas très bien en quoi consiste un islamisme qui serait " modéré ", mais enfin passons.
La Turquie, c'est le cheval de Troie du fondamentalisme pour tenir l'Europe sous sa coupe, pour faire peser sur notre continent une épée de Damoclès tellement efficace que les Européens préféreront une assimilation, lente et sournoise, à un combat qui ne semble plus à leur hauteur.

Voilà pourquoi je m'oppose résolument, totalement, absolument à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne et même à l'ouverture de négociations allant dans ce sens.
Parlons en, des "négociations"!
J'aimerais que l'on m'explique comment "négocier" avec un pays qui se refuse à reconnaître officiellement l'un des États membres de l'organisation dans laquelle il aspire à entrer. Je veux parler de Chypre, bien évidemment.
Comment négocier avec un État qui se refuse tout aussi obstinément à reconnaître ses responsabilités dans le génocide qui décima les Arméniens en 1915 ?
Et comment négocier avec un pays qui, le plus officiellement du monde, déclare qu'il entend rejeter l'héritage laïc d'Atatürk, le fondateur de la Turquie moderne, pour lui substituer une constitution fondamentaliste?
Quand on me dit que la Turquie est " mûre " pour rejoindre l'Europe, cela me fait bondir.

L'Europe, je le crains, paiera très cher son aveuglement. Il est temps, grand temps d'arrêter de jouer avec le feu.
Et plus largement, prenons toutes les mesures d'urgence pour arrêter ce cancer de l'islamisme qui gangrène le monde.

Islamisme

Oui c'est sérieux ! Très sérieux même, car le voile n'est qu'une étape, la première, pour imposer à la France, comme à tous les pays occidentaux, des conceptions qui sont radicalement étrangères à notre identité, à notre histoire et à notre culture.
On commence par le voile puis on risque de finir par accepter que certaines femmes adultères soient lapidées. À ce rythme on tolérera un jour la polygamie et, pourquoi pas, l'excision!

Eh bien, je prends le pari qu'en France, d'ici quelques années, les idolâtres du politiquement correct feront passer pour un acte de racisme insupportable le fait de refuser à des musulmans français ou vivant en France de s'adresser à des tribunaux religieux, appliquant un droit à la fois moyenâgeux et inhumain.

Immigration

Si un immigré a, bien entendu, des droits, il a aussi des devoirs et l'immigré qui ne veut pas s'intégrer à la culture de son pays d'accueil ne fait que scier la branche sur laquelle, pourtant, il veut s'asseoir.

Je reviens sur ma consternation le soir du deuxième tour de l'élection présidentielle de 2002, lorsque j'ai vu une cohorte de jeunes des banlieues, issus de l'immigration maghrébine, brandir et agiter fièrement, place de la République, devant le couple Chirac, des drapeaux algérien et marocain.
Je reviens sur cet événement car cette image, en quelque sorte, résume tout. L'oubli du patriotisme et la disparition de l'identité française. Le danger que fait peser sur l'avenir de notre pays le refus de s'intégrer de millions d'immigrés, ou de leur progéniture. La perte de prestige moral d'une fonction dont le titulaire devrait pourtant être au dessus de tout soupçon. Et aussi, bien sûr, la confusion des valeurs dans un pays qui va à vau l'eau, que plus rien ne structure de manière cohérente, qui semble ne plus avoir d'avenir en tant que nation.

Je reviens également sur l'ascendant que prend, chaque jour un peu plus, l'islam dans notre pays, mais surtout l'islamisme. Qui aurait pu prévoir cela dans ma jeunesse ? Qui aurait imaginé le bouleversement de notre nation ?
La nation est, pour moi, une idée essentielle, fondatrice dans la vie en commun d'un pays. On bâtit un État à partir d'un sentiment national, partagé par les habitants du pays considéré.

Terrorisme islamiste

Arrêtons-nous encore sur le problème du terrorisme islamiste : L'Europe, l'Europe des 25, croit être une forteresse imprenable, tellement bien défendue qu'aucun danger ne peut la menacer. Elle est fière de sa puissance économique, de sa richesse, du niveau de vie de ses habitants, de ses institutions politiques, des démocraties qui fonctionnent plutôt bien, même si évidemment beaucoup de choses sont perfectibles.
Eh bien l'Europe, ce colosse aux pieds d'argile, ce "tigre de papier " comme diraient les Chinois, se trompe. Elle est en guerre, déjà, mais elle ne veut pas le voir, elle ne veut pas le savoir. Elle se croit protégée, prémunie contre toute attaque et refuse de se confronter à la réalité des faits.
Or cette réalité, c'est qu'elle est encerclée, infiltrée. Une guerre sournoise de subversion souterraine s'insinue un peu plus chaque jour. Pour ne pas en être conscient, il faudrait être aveugle ou stupide.
Faut il rappeler le nombre de réseaux islamistes qui trouvent en Europe des bases arrière accueillantes et complaisantes? J'en ai déjà parlé dans certains chapitres précédents. Et si j'aborde à nouveau ce thème en fin de livre, c'est pour bien insister sur l'ampleur de ce danger car j'ai souvent l'impression que les Français ne veulent pas y prêter attention. Un peu la politique de l'autruche : on ne veut pas regarder en face, la menace qui plane.

Repentance

La France est la risée du monde entier. Et parmi nos attitudes, pour le moins discutables, parmi les nombreuses " repentances ", comme on jargonne aujourd'hui, la plus récente vaut le détour.
C'était à Madagascar, un pays que je connais bien pour y avoir vécu lorsque je commandais les forces françaises de l'océan Indien. En visite officielle dans ce pays, en juillet 2005, Chirac a présenté les excuses de la France pour la répression musclée de l'insurrection de 1947, répression que je me refuse à qualifier de "massacres". Cela donnait, dans le texte: "Il faut évoquer les pages sombres de notre histoire commune et avoir conscience du caractère inacceptable des répressions engendrées par les dérives du système colonial. "

Mais pourquoi aller se coucher comme ça, alors que tout le monde sait qu'il s'agissait d'une autre époque ? Pourquoi éprouver le besoin de se repentir, quand les autres ne le font pas, quand les autres, de plus, ne l'exigent pas et comprennent mieux la situation que nous ne la comprenons nous mêmes ?
La réponse du président malgache Ravalomanana en est la meilleure preuve:
" C'est du passé. Je suis né en 1949, et non en 1947. Je pense à l'avenir. Ce n'est pas une source de blocage pour travailler ensemble. "

Retraites

Les retraites dont les générations actives, entre 1945 et 1990, pour simplifier, bénéficient, sont vouées à rester une exception dans notre système économique. Et non pas la règle, comme le croient tant de nos concitoyens. J'ose le dire, j'ose l'écrire, ce niveau exceptionnel des retraites, du jamais vu dans notre histoire, ne se reproduira sans doute plus. La récente refonte de notre système de pensions par Raffarin en est la meilleure preuve.

35 heures

Il faut avoir le courage de remettre en cause les avantages hérités de cette période riche, les fameux " acquis sociaux ".
Et les 35 heures, de ce point de vue, ne vont pas dans le bon sens. En proclamant qu'on peut gagner autant, sinon plus, en travaillant moins, on démobilise les Français pour en faire des assistés. On décourage les efforts et les initiatives, alors que c'est tout le contraire qu'il faut faire.
Ceux qui prennent des risques, ceux qui entreprennent, doivent pouvoir bénéficier du fruit de leur travail, sans être montrés du doigt comme de gros capitalistes coupables "d'exploiter" une main d'oeuvre qui, en France, est vraiment très loin d'être à plaindre.

Modèle français

Que dire de ce " modèle français" en matière économique quand on a une dette publique aussi forte ? La France est paralysée sur ce plan. On ne peut pas entreprendre de grands projets, conçus pour le long terme, quand le poids du remboursement de la dette est écrasant !
Entre janvier et mai 2005, la charge de ce fardeau s'est encore accrue de 30 milliards d'euros. Combien de projets utiles pour l'avenir de la France pourrait on financer avec une somme pareille ?
En juin 2005, le gouverneur de la Banque de France a dénoncé l'état de la dette publique, passée de 56,2 % du produit intérieur brut en 2001 à 64,7 % en 2004. Il doit avoir l'impression de crier dans le désert. Rappelons simplement que les critères de Maastricht exigent une proportion de la dette inférieure ou égale à 60 % du produit intérieur brut.

Prélèvements obligatoires

Autre spécificité française : l'importance des prélèvements obligatoires, c'est à dire des impôts, taxes, redevances et cotisations de tous ordres. En France, ils dépassent, depuis longtemps d'ailleurs, les 40 % du produit intérieur brut, c'est à dire des richesses créées chaque année par notre travail. En clair, chaque fois que nous produisons un euro, la moitié ou presque sert à remplir les caisses de l'État.

Le Japon ou les États Unis auraient beaucoup de leçons à nous donner dans le domaine économique. Ce sont des pays dynamiques, travailleurs. Je ne peux pas penser que ce qu'ils réussissent, la France soit incapable de le réaliser. Pourtant, il faut croire que c'est le cas. Le modèle français n'a que des échecs à proposer en matière de chômage et de déficits.

Justice

En ce qui concerne la justice, je suis partisan d'une indépendance totale du pouvoir judiciaire. Il faut que le cordon ombilical avec les dirigeants politiques soit coupé. Une fois pour toutes. Il faut des juges responsables de leurs actes, qui puissent être sanctionnés pour leurs erreurs aussi, par leurs supérieurs hiérarchiques. Les Français ne retrouveront confiance dans les institutions du pays que si la justice est crédible. Si on reste dans l'illustration de l'adage " selon que vous serez puissants ou misérables ", la crise morale du pays continuera de plus belle. Et le lien social, déjà très distendu, sera foutu.
Combien de temps faudra t il pour le renouer?
On ne peut accepter qu'il y ait deux types de justice. Les coquins, qu'ils soient anciens ministres ou députés, hommes politiques ou hommes d'affaires, doivent répondre de leurs actes devant la justice et devant tous les citoyens. Comme tout individu, riche ou pauvre, puissant ou anonyme.

Chirac

Chirac ou la politique du pire!
Il préférait prendre le risque de voir Mitterrand remporter les élections plutôt que de laisser passer son président, Giscard, aux mêmes sensibilités politiques, qui l'avait nommé à la tête du gouvernement!
Si ça n'est pas de la trahison, alors qu'est ce que c'est?
Il ne pardonnait certainement pas à Giscard d'avoir tant de qualités d'intelligence, de finesse et d'élégance sur le plan physique comme sur le plan de l'esprit.

Chirac a " exécuté " tant d'hommes de son bord : Jacques Chaban Delmas d'abord, en 1974. Raymond Barre ensuite, un brillant professeur d'université égaré en politique, Édouard Balladur enfin. Et j'en ai certainement oubliés.

Eh bien oui ! comme on l'a compris, Jacques Chirac ne correspond pas à l'idée que je me fais d'un président de la République.

Villepin

Dominique de Villepin a été nommé Premier ministre au début du mois de juin 2005. Avec lui un nouveau souffle devait parcourir la France. Il devait faire la preuve d'une volonté politique réelle de la part de nos gouvernants pour procéder à de vraies réformes, à des réformes de fond.
En quelques mois on ne compte plus les reculades, l'incapacité à faire bouger les choses, l'impossibilité d'insuffler à notre pays le réel élan d'énergie dont il a tant besoin. L'impression d'un blocage qui empêche toute véritable innovation.

Sarkozy

On entend souvent dire que Sarkozy est lui même son propre ennemi. Si l'on se souvient de l'élection présidentielle de 1995, on est forcé de reconnaître qu'il y a une grande part de vrai dans cette affirmation.
Il avait toutes les cartes en main. Tous les médias roulaient pour Balladur, du Monde à TF 1 en passant par Le Figaro.
Pourtant, en dépit de cette conjonction exceptionnelle d'atouts, Balladur et son premier lieutenant, Sarkozy, ont été battus.

Aujourd'hui, quand je vois notre ministre de l'Intérieur sauter d'une ville à l'autre, d'une chaîne télé à une autre, je me demande s'il n'en fait pas un peu trop, s'il n'y a pas derrière tout cela beaucoup plus d'agitation que de résultats, beaucoup de bruit pour rien en d'autres termes.

Tel qui jouit d'une cote de popularité flatteuse à un moment donné n'est jamais assuré de la conserver très longtemps. Ce que je lui reconnais, néanmoins, c'est d'être un aiguillon qui pique régulièrement, là où ça fait mal, avec pour projet, le changement radical.
Et dans ce cas, je, suis d'accord.

Réagir

Alors, la France est elle prête à l'affrontement?
J'ai bien peur que non.
Et cela pour plusieurs raisons.
La toute première, c'est que la France n'est plus une société homogène et structurée. Le corps social du pays n'est plus sain.
Qu'est ce qu'un corps social sain?
Une population qui sait conserver la mémoire du passé et des combats collectifs qui ont été menés. Ce n'est plus le cas de notre pays. La transmission ne se fait plus et les commémorations les plus solennelles font plutôt rire qu'autre chose.

Qu'il s'agisse de la fête nationale, le 14 Juillet, ou du souvenir des deux guerres mondiales, le 11 novembre et le 8 mai, de la guerre d'Indochine, ou de celle d'Algérie, de moins en moins de Français se sentent concernés.

Je. souhaite vivre encore dans une société française fière de ses racines et de sa spécificité., Et ce n'est pas une question de couleur de peau. C'est une question d'état d'esprit, d'attitude.
Aujourd'hui, défendre l'identité française vous fait souvent suspecter d'être un suppôt du Front national, ce qui n'est absolument pas le cas en ce qui me concerne. J'ai du respect pour un Le Pen, tout comme pour Arlette Laguillier parce que tous deux
sont adeptes de ma devise " Être et durer " !

La seule protection réellement efficace qui vaille, c'est de sortir la France de son inertie, de sa surdité et de son aveuglement.

Je ne cesse de l'écrire tout au long de ces pages, la France est entrée dans un processus de déliquescence. J'ai l'impression tenace que, si le cours des choses ne change pas radicalement, le pays va à sa perte. Qu'il est en voie de désagrégation et que ce n'est pas son identité seule qui est menacée, mais bel et bien jusqu'à son existence.
Et je le répète, sans craindre de lasser le lecteur, la France traverser une crise très profonde, à la fois politique, économique et surtout, morale.
C'est donc à un réarmement moral du pays que je veux appeler en rédigeant ces pages, afin de conjurer la menace qui risque de nous engloutir corps et biens.

Je pourrais, sur les affaires, rédiger des livres entiers. Mais en résumé, que faut il retenir de ce constat ? Tout simplement que, pour sortir la France de sa torpeur, l'une des toutes premières conditions est de restaurer la morale publique dans le pays.
Morale publique sans laquelle rien ne peut être fait de durable, car les Français n'ont plus confiance dans les hommes qui les gouvernent actuellement. Ils les prennent pour des margoulins et croient que ces responsables politiques pensent d'abord à eux, avant de se soucier du bien commun et du sort de leurs concitoyens.

Nos dirigeants doivent être des gens propres, irréprochables, ce ne sera qu'à cette seule condition qu'on pourra au moins les écouter et les prendre au sérieux.

La démission est allée trop loin, dans tous les domaines, pour que la France n'ait pas besoin d'un choc salvateur, susceptible de lui permettre de retrouver sa vraie vocation.

La vertu de l'exemple

Quand on est comme moi un fils du peuple, parti de rien, seul avec ses idées, on sait, on sent, de manière instinctive, ce qu'il faut faire et ce qu'il ne faut pas faire. Et la première chose que j'ai comprise, c'est qu'on ne fait jamais rien quand on est seul.

Voilà pourquoi j'ai toujours voulu être un exemple pour mes hommes, être quelqu'un de propre, qu'on avait envie de suivre, avec qui on voulait aller au combat. Le succès d'une armée, d'une entreprise ou d'un pays dépend, avant toute chose, de la qualité du chef, de celui qui dirige. Je l'ai répété à longueur de pages dans ce livre, car ce qui est valable pour une entreprise l'est également pour la tête du pays, comme pour un bataillon.

A la recherche de l'homme providentiel

J'avoue que je suis tout de même pessimiste sur le plan politique pour notre avenir. Je cherche l'homme providentiel.

Ma vision de la France peut paraître pessimiste.
Pourtant, je ne fonde qu'un seul espoir, celui de me tromper, car notre pays a su se relever de situations les plus désespérées. Ce sauvetage a été dû à des hommes exceptionnels qui ont été appelés par les nécessités et par le peuple.
Gageons que l'homme providentiel, le sauveur dont nous avons absolument besoin, surgisse et rétablisse la grandeur de la France.
Moi, je reste disponible, disponible pour un modeste poste de secrétaire d'État au ministère des Français à la dérive !

(Extrait de " Adieu ma France ", du général Bigeard (Editions du Rocher).


Accueil | Articles | Livres | Agenda | Le fait du jour | Programme