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16/4/06  

Chirac doit démissionner ou dissoudre l’Assemblée nationale

En ne tirant aucune conséquence de l’échec du gouvernement et de la majorité parlementaire dans l’affaire du CPE, Jacques Chirac place le régime dans la position la plus périlleuse qui soit. La rue l’a emporté sur les institutions représentatives de la République. Sauf à redonner à celles-ci leur légitimité en les soumettant au suffrage du peuple, on se condamne à laisser la rue gouverner jusqu’à la prochaine consultation électorale ordinaire. Or celle-ci n’aura pas lieu avant un an, quand se termineront presque simultanément le mandat du président de la République et celui de l’Assemblée nationale. Un an, c’est long, surtout quand la situation économique et sociale est plus que grave et que l’émeute peut reprendre à tout moment dans les banlieues. Une fois de plus, Chirac est en train de démontrer son incompétence et son irresponsabilité.

Depuis son abracadabrantesque élection de 2002, Chirac n’a collectionné que les échecs électoraux. Il a perdu successivement les élections régionales, cantonales et européennes, ainsi que le référendum du 29 mai 2005 sur le projet de constitution européenne. Ce référendum, décidé par lui seul, comme il en a la prérogative, avait valeur d’engagement présidentiel. L’échec cinglant du oui aurait dû inciter Chirac à présenter aussitôt sa démission, comme le général de Gaulle en 1969 à l’issue du référendum perdu sur la régionalisation. Il ne l’a pas fait, perdant ainsi le dernier milligramme d’estime dont il bénéficiait dans l’opinion.

Comment pouvait-il espérer que le nouveau premier ministre désigné à la suite de ce désastre électoral aurait l’autorité nécessaire pour redresser la situation ? Dominique de Villepin partait perdant d’avance dans cette folle tentative, d’autant plus folle que sa nature exaltée et sa méconnaissance totale du peuple ne pouvaient que le pousser à des mesures et des comportements invraisemblables. L’affaire du CPE l’a démontré jusqu’à l’absurde, qui a vu le premier ministre s’embarquer sans consulter personne et sans le moindre biscuit et se casser le nez lamentablement sur une levée de boucliers aussi disparate que puissante, parce qu’elle rassemblait tout ce que la France compte de refus des réalités et de sentiments de colère face à l’impuissance des gouvernants à redonner vie à l’économie de notre pays.

S’il veut préserver autant que faire se peut la paix civile, Chirac n’a pas d’autre choix aujourd’hui que de démissionner ou de dissoudre l’Assemblée nationale. Cela ne redonnera pas vie au régime, tant celui-ci est miné par son échec économique et social cinglant et par son incapacité à maîtriser la vague migratoire qui a submergé notre pays, mais du moins cela permettra-t-il de faire face avec le minimum de légitimité aux actions violentes qui vont inévitablement se multiplier dans le contexte de crise générale et permanente qui est actuellement celui de la France. Le vrai redressement ne viendra que quand une nouvelle majorité, issue d’un grand mouvement populaire comme celui qu’a lancé la Révolution bleue, sera venu faire coïncider le peuple et sa représentation politique.

Si Chirac ne veut pas finir dans l’apocalypse d’une fuite à la Ceausescu, il ne lui reste pas d’autre issue que d’appeler la France aux urnes.

Claude Reichman
Porte-parole de la Révolution bleue.

 

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